Pourtant, ils sont somptueusement installés à la table de cuisine, ordinateur et console portable en main, et sont très occupés à discuter de stratégie de jeux vidéos. Comment cela est-il possible sur le boulevard? Simple… nous venons à peine de prendre le départ de quelques journées de tournée de l’Est-du-Québec au volant d’un grand véhicule récréatif, une initiative de Liberté en VR.
Notre monture
Le plan est simple : nous faire visiter des régions du Québec que l’on connaît moins bien, et nous faire apprécier la conduite et la vie à bord d’un grand véhicule récréatif. Notre groupe, somme toute restreint, réunit quatre journalistes, dont deux Québécois et deux Ontariens, avec leur famille. Le cinquième motorisé accueille nos hôtesses.
Notre monture pour la semaine est un véhicule récréatif de bonne taille, 29 pieds au total, de classe C. Petite précision, la classe C est celle qui est construite sur un châssis de camion Econoline (dans notre cas, un Ford E450) et propose, au-dessus des places du conducteur, un lit en hauteur (évidemment accaparé immédiatement par Fiston). Le moteur, un V10, propulse le tout avec une certaine hésitation et passablement de bruit, et les cliquetis sont nombreux sur la route, mais il faut dire qu’il s’agit davantage de notre vaisselle à l’intérieur que de véritables problèmes de VR, même le nôtre n’est plus tout à fait dans sa prime jeunesse.Il faut dire qu’il s’agit d’un véhicule de location, pris directement chez le seul concessionnaire de Québec qui offre la location (notez que plusieurs le font ailleurs, notamment sur la Rive-Sud). Bémol majeur cependant, notre guide au départ devait nous faire une démonstration précise des capacités de notre véhicule. Heureusement pour nous, Chérie est expérimentée dans ce domaine puisqu’aucun des participants n’a compris quoi que ce soit avant de quitter. Assurez-vous donc d’avoir toutes les réponses à vos questions avant le départ, puisqu’une fois sur la route des vacances, vous courez la chance d’être mal pris.
Plus de 1000 km
Notre objectif, en ces quatre jours d’activités, était de franchir les quelque 1000 kilomètres prévus à l’itinéraire, tout en savourant quelques-unes des attractions régionales au passage et en découvrant la vie en VR.
Premier segment, de Québec à Rimouski : les enfants sont encore fringants, la route relativement droite et pas trop accidentée, le trajet se fait donc sans histoire. Il a bien fallu insérer quelques essuie-tout entre les assiettes dans les armoires pour annuler le cliquetis traumatisant, mais tout s’est fait sans encombre.Un petit arrêt en bordure de la route a permis de combler les besoins naturels sans sortir du véhicule (il suffit de partir la pompe appropriée) et même de subtiliser quelques aliments dans le frigo au passage.Notre arrêt à Rimouski a été spectaculaire. Le camping de l’Anse offre une vue imprenable sur le fleuve, et deux hôtesses de Québec Maritimes (un organisme de promotion de la région) sont venues sur place nous offrir un repas digne de mention. Au menu, homards, pattes de crabes, crevettes de Matane et bourgots de la région.Deuxième portion : Rimouski-Matane-Godbout-Baie-Comeau. Un segment bref sur la route, mais qui a nécessité plus de deux heures de traversier. Un passage stimulant au départ, mais qui s’est déroulé sous la grêle, du moins en partie. Le jeu en valait la chandelle : la région de Baie-Comeau s’est avérée splendide et ses habitants chaleureux. La visite du Jardin des Glaciers (un centre d’interprétation des glaciers) et du Domaine de l’ours noir ont complété cette journéeTroisième segment : Baie-Comeau-Les Escoumins-Tadoussac. Une petite nuit dans un camping, où nous avons séjourné quelques heures sans conduire, et une croisière aux baleines dans la région de Tadoussac étaient évidemment de mise. Chanceux, les baleines se comptaient par dizaine devant nos yeux.Et finalement, le retour à Québec s’effectue sans anicroche. Après plus de 1000 kilomètres, quelques constats s’imposent. D’une part, l’expérience est idéale pour les familles avec des enfants. Bien que Fiston et Nièce aient trouvé le moyen de s’obstiner une partie du trajet, jamais ils ne se sont ennuyés, équipés de tous leurs appareils électroniques et ayant chacun leur espace vital.D’autre part, la conduite de ce genre de véhicule est agréable, et pas si difficile. Un simple permis régulier vous permet d’y prendre place et il vous faudra quelques kilomètres tout au plus pour vous y faire.Mais troisièmement, et c’est la partie la plus importante : planifiez votre itinéraire de façon à profiter un peu de votre VR et des terrains de camping. Vous avez toute l’installation nécessaire (frigo, douche, four) pour vous sentir à la maison, tout en ayant la plus belle terrasse du monde devant les yeux.Car le VR, c’est d’abord et avant tout du camping, dans les endroits les plus sauvages si vous le souhaitez, mais en traînant avec vous tout votre confort. Camping de luxe, mais camping quand même.
Notes de voyage
– Pour une semaine, comptez entre 1 500 $ et 2 000 $ de coût de location, auxquels vous devez ajouter le prix de l’essence (500 $ environ pour nous) et les coûts des terrains de camping. – Il est possible de louer des Classe A (véhicule de type autobus), Classe B (de type fourgonnette) et Classe C (comme le nôtre), en plus de tous les types de roulotte. Les conditions varient selon la catégorie.- Vos passagers sont libres de s’asseoir où ils le veulent, si le siège est muni de ceinture. Pas de déplacement dans le VR quand on roule!- Les gens de Baie-Comeau sont un exemple : une parfaite inconnue a accepté de faire plus de 50 kilomètres pour reconduire deux familles de journalistes égarées (dont je faisais partie), simplement pour le plaisir.