Je vous vois grimacer d’ici. Après tout, la qualité chinoise n’est pas nécessairement une référence en matière de production industrielle, et on pourrait penser que cela se traduit aussi dans l’assemblage d’une voiture. Pas du tout en fait, et le Buick Envision le prouve.
Comme on le sait, la marque Buick est une espèce d’entre-deux. Luxueuse, elle n’atteint pas dans ce domaine les résultats de la vraie division de luxe de GM, Cadillac. Confortable, elle surpasse à ce chapitre les autres bannières que sont Chevrolet et GMC. Mais sportive, zéro. Sauf quelques exceptions, c’est le cas notamment de la Regal, Buick nous a plutôt habitués à une conduite tranquille et sans grande émotion.
Le multisegment Buick Envision ne fait pas exception. Il propose une silhouette correcte sans être excitante, agréable au regard et qui se glisse avec aisance dans le chœur des autres compétiteurs fort nombreux dans ce créneau.
L’habitacle est cependant soigné. La qualité des matériaux est sans reproche et l’assemblage n’affiche pas de faiblesse évidente. En fait, on peut même affirmer que l’on détecte avec quel soin minutieux on a procédé à la mise en place des panneaux et des cuirs. On a même misé sur une insonorisation haut de gamme, ce qui rend les déplacements dans le Buick Envision plus tranquilles qu’on ne pourrait l’espérer.
Bien sûr, on y a installé un écran d’affichage central de grand format (qui n’en a pas de nos jours) qui regroupe les éléments de climatisation, de confort et de divertissement. On a aussi doté le Buick (dont les dimensions se situent quelque part entre le Encore et le Enclave, soit celui d’un utilitaire de format moyen) de la connectivité Apple Car Play et Android Auto, en plus de l’incontournable On Star et sa connexion internet intégrée! Précisons cependant que son usage n’est pas gratuit et nécessite un forfait mensuel.
Sur la route
C’est en conduisant le Buick Envision que je l’ai le plus apprécié. Il est vrai que mon modèle d’essai était doté du petit moteur 4 cylindres, 2 5 litres de 197 chevaux et de 192 livres-pied de couple qui s’avère, en accélération vive, plutôt anémique. Surtout qu’il est jumelé à une boite de vitesse automatique à 6 rapports dont le temps de réaction n’a rien d’exceptionnel, pourrait-on dire de façon polie.
Puis, je me suis rappelé que la clientèle de Buick ne faisait pas souvent de course avec leur véhicule. Ce qu’ils apprécient davantage, c’est le confort, le silence de roulement et le fait de se promener dans un environnement au look faste. Exactement ce que propose le Buick Envision.
Les plus exigeants pourront opter pour le moteur turbo 2,0 litres de 252 chevaux, mais il faut pouvoir être prêt à mettre la main au portefeuille de façon plus imposante.
Car c’est aussi là une des principales qualités de ce Buick Envision : son prix. Imaginez qu’en version de base, il est offert à partir de 39 995 $, tout en comptant sur une longue liste d’équipement de série. Ne cherchez cependant pas les systèmes de sécurité comme l’aide au maintien en voie ou le régulateur de vitesse intelligent. Il faut plutôt miser sur la vigilance, ce qui n’a rien de mauvais!
Autre détail intéressant, l’espace de chargement est plus que suffisant, facilement accessible, et surtout offrant une banquette qui se rabat aisément à l’aide de poignées stratégiquement disposées. Le Buick Envision devient alors outil de confort tout autant qu’outil de transport, ce qui n’est pas pour déplaire.
Prenons tout de même quelques lignes pour expliquer la provenance chinoise de ce véhicule. Il faut savoir que sur la terre de l’Empire du milieu, les Buick font office de voiture haut de gamme depuis l’adoption, au milieu des années 60, d’un modèle Buick par l’empereur de Chine. Normal donc que l’on y perpétue la tradition.
Et sincèrement, le Buick Envision survit bien à cette tradition et devient un candidat intéressant pour qui veut un multisegment bien équipé, au luxe agréable.