5 février 2015 - 00:00
Maison Émile Saint-Jacques : 780, de l’Hôtel-de-Ville (2)
Par: Le Courrier

Résidence de médecins

Communément nommée « la maison Péloquin » cette résidence a appartenu à trois médecins et à un homme d’affaires.

Émile Saint-Jacques, médecin

Michel Joseph Émile Saint-Jacques est né le 30 avril 1859 à Saint-Denis-sur-Richelieu. Fils de Charles Cheval dit Saint-Jacques, cordonnier, et de Mathilde Martin, il étudie au Séminaire de Saint-Hyacinthe de septembre 1871 à décembre 1872. Il étudia la médecine à Montréal à l’Université Victoria et pratiqua aux États-Unis, à Springfield, Massachusetts.

L’Université Victoria à Montréal était en réalité l’École de Médecine et de Chirurgie de Montréal fondée en 1843 qui s’était affiliée à l’Université Victoria de Cobourg, Ontario, en 1867, afin d’être reconnue au niveau universitaire. Ainsi, les étudiants de l’École de Chirurgie pouvaient suivre leurs cours en français et recevoir un diplôme universitaire de médecine. L’École conservait son statut d’école catholique, même si l’Université Victoria était anglophone et protestante.

Les archives de l’Université de Montréal nous indiquent qu’Émile Saint-Jacques aurait reçu son diplôme universitaire de médecine de l’Université Victoria en 1880. Après les États-Unis, le docteur Saint-Jacques aurait vécu à Saint-Barnabé avant de s’installer à Saint-Hyacinthe en 1885. En citant le Journal L’Union de Saint-Hyacinthe du mercredi 7 octobre 1885 en page 3 : « Nouvelles locales – Nouveau médecin. Monsieur Émile Saint-Jacques, médecin chirurgien ci-devant de Saint-Barnabé, a ouvert un bureau en cette ville, au 87, rue Cascades porte voisine de la Librairie Pontificale [Librairie Richer], [de nos jours, le 1200-1210, des Cascades, mais dans un immeuble qui a été remplacé en 1922-1923]. Monsieur le docteur Saint-Jacques sera chez lui à toute heure du jour et de la nuit, où le public pourra le consulter. Nous souhaitons succès à notre jeune ami ». Dès le samedi 21 novembre suivant et pendant plusieurs semaines, Émile Saint-Jacques fera de la publicité dans le même journal indiquant notamment qu’il « pratique à la ville et à la campagne ». 

Surnommé « le médecin des pauvres », Émile Saint-Jacques pratiqua la médecine à son cabinet situé à sa résidence, dès 1901, à l’hôpital Saint-Charles ainsi qu’au Comité d’hygiène de la municipalité du Village de Saint-Joseph à partir de 1906.

Émile Saint-Jacques épouse Eugénie Lalime, fille de Zoé Dufresne et d’Eusèbe Lalime, maire de la Municipalité de la paroisse Notre-Dame de Saint-Hyacinthe, le 4 juillet 1881. Eugénie Lalime décède à Saint-Hyacinthe le 16 février 1905, âgée de 48 ans. Selon les informations disponibles, le couple aurait eu sept enfants, de décembre 1883 à juillet 1892, dont quatre sont décédés en bas âge, soient trois fils et une fille. Les trois enfants qui ont survécu sont Berthe, Annette et Ernest. Berthe deviendra religieuse de la Présentation-de-Marie.

À l’église Saint-Denis de Montréal, Émile Saint-Jacques épouse en secondes noces le 21 mai 1907, Marie-Wilhelmine Béatrice Prénoveau, fille de François-Xavier Prénoveau et de Marie Célina Meunier.

Après la vente de sa propriété en janvier 1927, le docteur Saint-Jacques quitte Saint-Hyacinthe et s’installe à Montréal où il décède après quelques semaines, soit le jeudi 5 mai à l’âge de 68 ans. La dépouille mortelle arrivée par train à Saint-Hyacinthe le samedi matin 7 mai, à 10 heures, est accompagnée par une foule nombreuse de la gare à la cathédrale, lieu des funérailles. Émile Saint-Jacques a été inhumé au cimetière de la cathédrale.

Sylvio Dragon, médecin

Propriétaire de la maison du 25 avril 1931 à son décès, survenu le 20 janvier 1956, Sylvio Dragon était né à Saint-Denis-sur-Richelieu, le 29 août 1895. Ce fils d’Élie Dragon, cultivateur, et d’Herminie Bousquet, avait épousé le 25 avril 1927 à l’église Notre-Dame-du-Rosaire, de Saint-Hyacinthe, Juliette Chartier, fille de Joseph Chartier et de Zéphirine Boucher. Le couple a eu cinq enfants.

Sylvio Dragon fait ses études classiques de 1911 à 1919 au Séminaire de Saint-Hyacinthe et ses études de médecine à l’Université de Montréal où il obtient son doctorat en 1924.

Lucien Péloquin, médecin

À la suite du décès du docteur Dragon, la maison devient la propriété du docteur Lucien Péloquin, le 1er mai 1956. Ce dernier y tient son cabinet de médecin jusqu’à sa retraite en 1977. Diplômé, en 1930, en médecine de l’Université Laval de Québec, il avait auparavant fait ses études classiques au Séminaire de Saint-Hyacinthe, de 1917 à 1925.

Fils de Napoléon Péloquin, cultivateur, et de Marie-Louise Dufault, Félix Lucien Péloquin est né le 4 juin 1904, à Sainte-Victoire, comté de Richelieu. Il épouse à Saint-Aimé, le 20 août 1935, Rose Claire Blanchet, fille de Joseph Blanchet et de Marie-Anna Fortin. Le couple aura un fils, Gilles. Le docteur Péloquin est décédé à Saint-Hyacinthe le 2 février 1982 à l’âge de 77 ans.

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