« Le band est né au Zaricot », lance Francis Leclerc, chanteur, guitariste et fondateur de Malaimé Soleil, lors d’une rencontre avec LE COURRIER tout juste avant de prendre la route pour une série de spectacles dans l’Est québécois.
À ses côtés, on y trouve Vincent Deit à la guitare, Alex Crépeau à la batterie et Antoine St-Onge à la basse. Même si aucun des membres du groupe n’est originaire de Saint-Hyacinthe, c’est pourtant ici qu’ils se sont retrouvés et que l’histoire de Malaimé Soleil a commencé.
« Je suis un p’tit gars de Shefford, près de Granby, raconte Francis. Mes amis étudiaient tous en horticulture à Saint- Hyacinthe, puis je revenais de voyage et j’étais tanné d’être chez mes parents, donc j’ai juste décidé de faire le move et de venir habiter à Saint-Hyacinthe. Finalement, c’est l’année qui a changé ma vie du tout au tout. »
Vincent Deit, un musicien avec qui Francis jouait dans un autre groupe, faisait partie de ces amis qui étudiaient en horticulture. C’est lui qui lui a parlé du Zaricot.
« En chillant au Zaricot, j’ai rencontré Alex qui travaillait là, poursuit Francis. Il était aussi le voisin de mes amis, donc on fumait des cigarettes ensemble sur son balcon. Il m’avait invité à faire la première partie de [son groupe] Renard Blanc avec mon ancien groupe, Urubu, pour un show à Sherbrooke parce qu’on venait de là. Puis, à un moment donné, il m’a dit que si je cherchais un drummer, il serait down de jouer avec moi. À partir de ce moment, l’idée de Malaimé Soleil est née. »
« C’est en buvant des bières et en jasant avec Alex à la fermeture du bar que toute l’inspiration du band est arrivée. On parlait de musique et on connectait », ajoute le chanteur du groupe.
De fil en aiguille, Francis, Alex et Vincent se sont mis à jammer ensemble dans le local de pratique qu’Alex avait aménagé chez lui, dans une maison de l’avenue Beauparlant. Un peu plus tard, Antoine – qui a aussi joué aux côtés d’artistes comme Georges Ouel et Jeremy Lachance – s’est joint à eux.
« Dès les premières notes, ce band-là avait quelque chose de magique », affirme Francis pendant que les autres acquiescent.
Tempête musicale
En avril 2020, Malaimé Soleil a lancé son premier mini-album intitulé Tranquille. Moins d’un an plus tard, trois autres chansons voyaient le jour avec le mini-album Fumée. Puis, en septembre 2023, le groupe a véritablement pris son envol en dévoilant son premier album intitulé Tempête, qui comprend notamment les chansons « Coin Coin » et « Monotonie ».
Le passage du groupe au Cabaret Festif! de la relève, un concours organisé à Baie-Saint-Paul, l’a aussi propulsé vers de nouveaux sommets en 2022. En plus d’être couronné vainqueur de cette édition, Malaimé Soleil a récolté une dizaine de prix. Cela s’est traduit par une bourse de 10 000 $ et des opportunités de spectacles dans des festivals de la province.
« C’est avec ça qu’on a pu enregistrer l’album, mentionne Alex Crépeau. C’est nous qui produisons notre musique, donc ça prend des sous pour faire un disque. C’était notre enjeu où on était rendu dans notre parcours. On avait assez de matériel. On avait fait deux EP, mais si on voulait continuer d’avancer, on savait qu’il fallait faire un disque, et le Cabaret Festif! nous a permis d’avoir les moyens financiers pour aller l’enregistrer, en plus de nous donner des opportunités de shows et de la visibilité. »
Question d’ajouter à leur lien avec Le Zaricot, les membres de Malaimé Soleil ont fait appel à Sébastien Gagnon, l’un des copropriétaires de la salle de spectacle et le directeur de la programmation, pour qu’il devienne leur gérant et le responsable de leur booking.
Depuis, Malaimé Soleil est l’un des groupes en émergence les plus en vue au Québec.
Dans les grands festivals
Cet été seulement, le quatuor a foulé les planches des Francos de Montréal, du Festival de la chanson de Tadoussac, du Festival d’été de Québec et du Festif! de Baie-Saint-Paul, notamment.
« C’est un bel accomplissement pour nous d’avoir la chance de faire tous ces gros festivals, se réjouit Antoine St-Onge. On se fait un peu les dents parce que personne d’entre nous n’avait l’habitude de jouer sur ces grosses scènes. C’est arrivé vite après l’album. Aux Francos, ils estiment qu’il y avait au-dessus de 2500 personnes pendant notre spectacle. »
« En juin et en juillet, on a joué devant nos plus grosses foules, ajoute Francis Leclerc. Il y avait au-dessus de 1000 personnes devant nous pratiquement à chaque show. Avant ça, le plus gros show qu’on avait fait, à part le Cabaret Festif!, je pense que c’était devant 300-400 personnes. Tu passes de chiffres comme ça à 2500 personnes, c’est malade! Je me sens choyé de la tournée qu’on a cet été. C’est un rêve de p’tit gars au final. »
Présentement, Malaimé Soleil est au cœur d’une série de spectacles en Gaspésie. Il se dirigera ensuite vers Charlevoix et le Lac-Saint-Jean pour compléter sa tournée estivale qui a comporté une vingtaine de dates.
Le groupe sera également sur scène à Saint-Hyacinthe deux fois plutôt qu’une au cours des prochains mois. Il offrira d’abord une performance le 12 septembre durant l’Happening de la rentrée, devant l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec, tout juste avant Les Trois Accords, puis il sera de retour à la maison le 13 décembre pour un spectacle au Zaricot.