Avec une dizaine d’albums solo à son actif, Manu Katché a foulé les scènes de Montréal à maintes reprises dans sa carrière, notamment à l’invitation du Festival de jazz de Montréal. Le temps était maintenant venu d’aller à la rencontre du public québécois à l’extérieur de la métropole.

« C’est un régal de jouer devant les Québécois. C’est un public particulier, tellement chaleureux et généreux. Sur la planète, je crois que c’est le meilleur public », lance le musicien dont la renommée n’est plus à faire.

Considéré comme l’un des meilleurs batteurs au monde, le Français a un coup de baguette à ce point distinctif que les mélomanes avertis peuvent reconnaître le « son Katché » dès qu’ils l’entendent. Mais au-delà de sa virtuosité, Manu Katché souhaite surtout rassembler et faire le bien par la musique dans le cadre du spectacle qu’il présentera en sol maskoutain.

« Avec tout ce qu’on vit présentement, c’est un peu difficile pour tout le monde, peu importe le métier. Ce n’est pas une démonstration de techniques musicales [que je veux faire], mais plutôt une démonstration de plaisir qu’on va partager pendant presque deux heures », affirme-t-il au bout du fil.

Le Français propose un amalgame de « pop jazz électronique » dans ce spectacle pour lequel il est accompagné de trois musiciens. Il pige des morceaux dans l’ensemble de son répertoire, dont son plus récent album, The Scope, paru en 2019. Des pièces inédites, sur lesquelles il travaille en vue d’un prochain disque, sont également au menu.

Il y a d’ailleurs un peu de l’expertise du Centre des arts Juliette-Lassonde dans cette tournée. Le directeur technique de la salle maskoutaine, Toby Gendron, a été mandaté comme ingénieur de son pour cette série de 13 dates entamée à Montréal le 12 mars.

Des projets à la tonne

Outre cette tournée québécoise, les projets ne manquent pas pour Manu Katché. Après avoir accompagné Peter Gabriel lors de sa tournée i/o l’an dernier, il vient d’enregistrer des pistes en vue du prochain album du chanteur britannique. Il a aussi coproduit la nouvelle offrande du chanteur français Michel Jonasz au niveau de la réalisation artistique.

Entre tout cela, le musicien travaille sur un projet dont il rêve depuis longtemps : celui d’une école de musique à son nom.

« Depuis deux ans, je suis en train de monter un projet d’institut de batterie où je vais réunir des étudiants du monde entier, un peu comme la BIT à Los Angeles ou la Berklee College of Music à Boston tout en étant un peu différent, qui sera basé à Bordeaux, en France, avec un cursus d’un à trois ans », explique-t-il.

Un documentaire sur la carrière du musicien français, sur lequel sa fille travaille depuis plusieurs mois, est aussi en chantier.

« Le temps me manque, mais j’espère enregistrer mon prochain album au printemps ou à l’été pour le sortir à l’automne », annonce par ailleurs Manu Katché.