« On est trois femmes à l’avant-plan dans ce show-là, avec Mara Tremblay et Catherine Durand [qui m’accompagnent] », souligne Marie-Annick Lépine, dont le troisième album, Entre Beaurivage et L’Ange-Gardien, a été lancé en 2021.

Puisque Catherine Durand a contribué à l’enregistrement des chansons de cet opus avec des harmonies vocales, comme elle l’avait aussi fait sur les deux albums précédents de la musicienne des Cowboys Fringants, il était tout naturel qu’elle fasse à nouveau partie du spectacle. Puis, Mara Tremblay, interpellée par ces nouvelles chansons créées par sa bonne amie, a proposé de se joindre à elles sur scène, violon à la main. Les musiciens Pierre Fortin, Jean-Sébastien Chouinard et Dan Lacoste apportent aussi leur touche au spectacle.

« J’aime travailler en équipe, affirme Marie-Annick Lépine. Pour mon premier album solo, j’étais plus toute seule et j’avais moins aimé l’expérience. J’aime qu’on soit trois à l’avant et qu’on échange durant le spectacle. Ça unit des forces et des talents différents et ça rend ça encore plus magique. »

Même si elle mène les deux tournées en parallèle, il est plutôt rare pour la multi-instrumentiste de jouer à la fois avec Les Cowboys Fringants et avec son projet solo dans une même salle à quelques jours d’intervalle.

« Le projet principal, c’est Les Cowboys Fringants, mais depuis cet automne, on a diminué un peu le rythme [de la fréquence] de nos concerts. On faisait souvent deux à trois spectacles par semaine, mais avec Karl qui est plus fatigué [en raison de son combat contre le cancer], on a réduit ça à un spectacle par semaine. Ça me laisse deux beaux soirs pour que je puisse avoir des spectacles en solo aussi. »

Si l’énergie festive des Cowboys Fringants se transpose également dans le spectacle solo, un côté plus intimiste s’en dégage néanmoins. « Le projet solo fait en sorte que je m’adresse énormément au public. C’est moi qui parle, c’est moi qui porte le spectacle sur mes épaules contrairement aux Cowboys où on se divise la charge et où je suis plus une musicienne. Dans ce spectacle, tu apprends à me connaître, moi, Marie-Annick. J’essaie de garder ça humoristique et léger aussi. Je pense que je réussis à être très authentique sur scène aujourd’hui, à 44 ans, comparativement à quand j’avais 20 ans et que j’étais moins sûre de moi. »

L’album Entre Beaurivage et L’Ange- Gardien se veut d’ailleurs très personnel. L’auteure-compositrice-interprète y parle, entre autres, de ses parents et de leur dilemme de partir de la maison familiale après y avoir vécu pendant 50 ans. Elle évoque même le diagnostic auquel son conjoint, Karl Tremblay, a été confronté dans les derniers mois. Sur une note plus légère, elle parle aussi de « l’envie de prendre le large » sur la pièce « Les cheveux gras ».

Tourné vers des sonorités country et folk contemporain, ce troisième album solo est bien différent de son prédécesseur, J’ai brodé mon cœur, qui s’adressait plutôt à un public jeunesse. Malgré tout, la pièce « Ma jolie blonde », qui apparaissait sur ce second disque, a réussi à trouver sa place dans le spectacle.

« J’ai choisi de la jouer parce que je trouve la mélodie magnifique. C’est une belle chanson sur l’amour qu’on porte à nos enfants. Il aurait pu y en avoir d’autres aussi, mais comme je voulais que mon show soit plutôt festif et que l’album jeunesse est assez calme, c’est la seule que j’ai gardée. Je ne l’avais pas jouée dans mon show jeunesse. »