En plus d’avoir laissé sa marque sur le terrain, Martin Bérubé a été un acteur important dans l’implantation de l’équipe à Acton Vale et, surtout, dans sa pérennité.
Au total, le Maskoutain a été avec les Castors pendant 16 saisons. Au cours de cette longue association, il a porté presque tous les chapeaux : joueur, entraîneur et directeur général. Il a accroché ses crampons en 2021, à l’âge de 40 ans.
Même s’il a goûté aux rangs professionnels en faisant partie de l’organisation des Orioles de Baltimore au début des années 2000, Martin Bérubé accorde une place encore plus spéciale aux nombreuses années qu’il a passées dans la Ligue de baseball majeur du Québec et avec les Castors.
« Pour moi, la LBMQ, c’était ma Major League Baseball (MLB) », a-t-il lancé lors de son discours d’intronisation.
Martin Bérubé pointe au 2e rang de l’histoire de la ligue pour les doubles – il en a frappé 132 – et il est 7e pour le nombre de coups sûrs (524). Il a aussi aidé les Castors à remporter trois championnats de saison régulière ainsi que deux titres des séries éliminatoires, en 2011 et en 2017.
« La plupart des gens se souviennent de moi comme d’un frappeur, mais peu de gens savent que j’ai été un lanceur avant d’être un joueur de position », a-t-il souligné.
C’est avec son bras – et non avec son bâton – que le Maskoutain avait réussi à faire son chemin jusqu’aux rangs professionnels. Les blessures l’ont toutefois rattrapé et il a dû faire la transition comme joueur de position pour finir sa carrière, si bien que ce n’est pas comme lanceur qu’il a fait sa renommée avec les Castors.
Après avoir été libéré par les Orioles de Baltimore en 2004, Bérubé s’est d’abord joint à l’Action de Montréal au sein de la LBMQ. Il a ensuite suivi l’équipe lors de son déménagement à Granby la saison suivante, avant de finalement atterrir à Acton Vale en 2006.
C’est d’ailleurs Martin Bérubé qui avait recommandé au directeur général de l’époque, Yves Éthier, de déménager l’équipe de Granby à Acton Vale.
« À l’hiver 2005, je travaillais pour un tournoi de hockey à Acton Vale. À ce tournoi, j’ai fait la connaissance de Roger « Doune » Bourgeois, qui est aussi un membre du temple de la renommée de la ligue. On discutait de baseball lorsqu’il m’a appris qu’il y avait un stade de baseball à Acton. Je ne le croyais pas vraiment, alors j’ai décidé d’aller voir. Je me souviens encore parfaitement de cette journée. Il neigeait comme jamais. J’ai vu ce petit stade en tôle et il y avait une petite butte de neige qui me permettait de regarder par-dessus la porte d’entrée des joueurs. C’est à ce moment que je me suis dit qu’il fallait absolument mettre un club sur ce terrain et j’ai convaincu le directeur général des Guerriers, Yves Éthier, de déménager le club à Acton. »
Après seulement une saison, l’avenir des Castors semblait déjà compromis. L’équipe était aux prises avec des finances désastreuses, accentuées par les salaires élevés réclamés par les joueurs, et le directeur général a quitté l’équipe.
Animé par une passion sans borne pour son sport et convaincu que le baseball méritait de vivre à Acton Vale, Martin Bérubé a décidé de prendre en charge les Castors en devenant directeur général et entraîneur-chef avec l’appui financier des propriétaires du Cactus de Victoriaville et des Cardinaux de Coaticook.
Le printemps suivant, alors que l’équipe s’accrochait à la survie, à peine deux joueurs se sont présentés au premier jour du camp d’entraînement : Martin Bérubé et une recrue du nom de Denis Lamontagne.
« Je pense sincèrement que ça a été le tournant de l’histoire des Castors cette journée-là. Nous étions tous les deux bien assommés de la situation. Nous pensions être dix, nous étions deux. Quand on a vu ça, nous nous sommes donné comme mandat de reconstruire l’équipe et comme objectif de gagner d’ici 5 ans. Nous étions motivés comme jamais. J’ai échangé les joueurs qui demandaient des gros salaires contre des choix au repêchage avec l’idée de mettre en place une culture au sein de l’équipe. C’était assez simple. T’es un gars d’équipe, t’es passionné, t’es présent et t’es un bon gars, on te prend », raconte-t-il.
Dans cet esprit, l’avenir des Castors s’est construit avec une main portée sur le cœur, et la stratégie a fonctionné. En 2011, l’équipe remportait son premier titre des séries.
En tout, Martin Bérubé a disputé 421 matchs de saison régulière et 123 en séries éliminatoires dans la LBMQ.
Depuis cette année, il est entraîneur en chef du programme sport-études des Spartiates de l’école secondaire Fadette, ce qui lui permet de continuer de partager sa passion indéfectible pour le baseball.
« Je crois que mon expérience au sein de la LBMQ et des Castors m’a permis d’être où je suis présentement », a-t-il affirmé.
Au-delà des habiletés sportives, Martin Bérubé se fait un devoir de développer l’esprit de camaraderie qu’il a connu avec les Castors à ses jeunes protégés, incluant son fils.
« J’ai joué pendant 18 ans dans la ligue et mon fils a 18 ans. Il a été présent une bonne partie de son enfance dans les estrades du stade Léo-Asselin. Juste pour vous dire, son but n’est pas de jouer pour les Yankees de New York, mais bien pour les Castors d’Acton Vale. Ça en dit long sur l’esprit de famille des Castors. »
Dans ses rêves les plus fous, Martin Bérubé aimerait même instaurer une équipe de la LBMQ en sol maskoutain. « Un de mes projets à long terme serait d’avoir une concession de cette ligue à Saint-Hyacinthe, mais pour ça, ça prend un stade », lance-t-il.