« Ça m’a rappelé de beaux souvenirs. C’était le fun de revoir des gens du junior majeur, a lancé le célèbre gardien de but lors d’une entrevue téléphonique avec LE COURRIER. J’ai joué trois ans à Saint-Hyacinthe. Ça été une période importante dans ma carrière. »
Martin Brodeur a pu vivre cette cérémonie en compagnie de plusieurs personnes qui ont marqué son passage à Saint-Hyacinthe, dont l’entraîneur-chef Pierre Pétroni et l’entraîneur des gardiens de but Mario Baril, de même que le préposé à l’équipement, Raynald Beauregard, un ami personnel du gardien.
Si le Laser n’avait pas été une équipe dominante au sein de la LHJMQ du temps de Brodeur, le défi que cela représentait l’a aidé à devenir un meilleur joueur. « Il y a beaucoup de matchs où j’ai été bombardé, se souvient-il en riant. Tu apprends à survivre et à trouver une façon de gagner des matchs. »
En 163 rencontres avec Saint-Hyacinthe, le cerbère a remporté 79 parties, en plus de montrer une moyenne de buts alloués de 3,56 et un pourcentage d’arrêts de 0,886, de bonnes statistiques pour l’époque.
Un joueur d’équipe
La passion de Martin Brodeur pour le hockey est indéniable. Il aura démontré lors de son passage à Saint-Hyacinthe qu’il est un joueur dévoué, un joueur d’équipe.
L’un des moments marquants du gardien de Saint-Léonard avec le Laser est survenu en avril 1992. Brodeur avait été rappelé par les Devils, privés de leurs deux gardiens, à la fin mars et aurait dû terminer la saison avec le grand club.
Mais une grève déclenchée le 1er avril dans la LNH a changé les plans pour Brodeur, qui aussitôt l’annonce faite, a pris un jet privé pour revenir aider son équipe junior qui disputait le soir même le match numéro deux du premier tour des séries éliminatoires face au Collège Français de Verdun.
Le retour inespéré du gardien vedette à Saint-Hyacinthe – son avion a atterri à 18 h 25 à Saint-Hubert et la rencontre débutait à 19 h 30 au Stade L.-P.-Gaucher – avait offert un nouveau souffle à l’équipe, qui avait alors créé l’égalité 1-1 dans la série grâce à une victoire de 6 à 2. Le Collège Français avait toutefois remporté la série en six rencontres avant de soulever la Coupe du Président plus tard au printemps.
« Ce n’était pas un fêtard »
Raynald Beauregard se souvient de Martin Brodeur comme « d’un joueur sérieux qui avait le désir de s’améliorer. Ce n’était pas un fêtard », a-t-il mentionné au COURRIER.
« Pendant que certains avaient du fun, moi j’avais du fun à ma façon en me rapprochant de mon rêve de jouer dans la ligue nationale », lance celui qui a disputé plus d’une vingtaine de saisons dans la LNH.
« Quand j’ai été repêché par les Devils à ma première saison avec le Laser, j’ai commencé à voir mon rêve prendre forme. Le Laser m’a aidé à réaliser ce rêve. »
« Un compétiteur hors pair »
Déjà lors de son stage junior, Martin Brodeur était « un compétiteur hors pair », se remémore son entraîneur lors de la saison 1991-92, Pierre Pétroni, rejoint par le journal.
Évidemment, on ne peut jamais prédire une carrière aussi grandiose que celle qu’il a connue chez les professionnels, mais il avait ce petit quelque chose de particulier, une fougue en lui qui le rendait unique.
« C’est un athlète déterminé. Il voulait toujours gagner », poursuit Pétroni, qui a assisté à la cérémonie de mercredi dernier.
Dans la LNH, Martin Brodeur a réécrit le livre des records à la position de gardien de but. Il possède le plus grand nombre de victoires (688), le plus de matchs disputés en saison régulière (1259) et le plus grand nombre de blanchissage (124) dans l’histoire de la ligue.
Et la retraite?
Retraité depuis janvier dernier, Martin Brodeur dit se plaire dans sa nouvelle réalité. « Je suis bien où je suis présentement », assure le numéro 30.
À tous ceux qui ont critiqué la façon dont il a terminé sa carrière, soit dans l’uniforme des Blues de Saint-Louis plutôt qu’avec les Devils du New Jersey où il a écrit l’histoire, voici ce qu’il a à dire : « Ça ne me dérange pas ce que les autres en pensent. À la fin de la journée, c’est comment moi je vois tout cela qui est important. J’ai passé une belle saison à Saint-Louis. Je suis heureux de la manière dont ça s’est terminé. »
Le nouveau conseiller au directeur général des Blues avoue toutefois qu’il est toujours un Devil dans l’âme. « Je crois que les gens comprennent que je serai toujours un Devil, mais les Blues m’ont donné l’opportunité de jouer quelques matchs cette saison et j’avais besoin de ça pour me dire que j’avais assez joué au hockey. Si j’avais eu l’opportunité de terminer ma carrière avec les Devils, je l’aurais fait, mais ça ne s’est pas présenté. »