C’est exactement ce genre d’interrogation qui m’a mené à me demander si je faisais totalement fausse route dans mon analyse du véhicule. Les habitués de cette chronique le savent, je suis plutôt du genre conciliant. Les véhicules ont tous des défauts, mais ceux-ci sont habituellement largement surpassés par des qualités qui les rendent attirants pour une certaine clientèle.
Avec le Grecale, je l’avoue, je me suis remis en question. Attention, ce n’est pas un mauvais véhicule, il faudrait être sérieusement de mauvaise foi pour le dire. Mais peut-être parce qu’on avait mis la barre si haute, je n’ai pas atteint les sommets d’admiration auxquels je m’attendais. Et ma semaine au volant du Maserati Grecale Modena 2023 a été ponctuée de hauts et de bas.
D’abord les hauts
Il faut savoir que le Grecale, c’est le petit nouveau de la famille. Le VUS, concurrent direct du Porsche Macan que j’ai essayé récemment, s’affiche comme un prétendant sportif et dynamique au titre de VUS compact de haut niveau. Ma version d’essai, la Modena, dispose d’un moteur 2,0 litres turbo de 325 chevaux, jumelé à une transmission automatique au volant et doté d’une hybridation légère.
Cette dernière, sans offrir d’usage électrique, permet cependant de combler rapidement les manques de puissance inhérents à la mise en place d’un turbo. En gros, l’électrique comble le délai, permettant, selon Maserati, un 0-100 km/h en 5,5 secondes seulement.
Ajoutez à cela une silhouette intéressante, mais surtout un habitacle aux matériaux raffinés et aux éléments de finition spectaculaires. Le cuir haut de gamme et l’horloge numérique logée au centre de la console qui se transforme, selon les besoins, en un écran d’information fort utile, offrent un espace de vie remarquable. Les sièges sont d’un confort indéniable et d’un support rien de moins que spectaculaire.
Le système à rouage intégral, avec une petite priorité pour l’arrière, vient compléter la conduite, tout comme la mise en place de suspensions spectaculaires, qui peuvent même être pneumatiques et adaptatives en option.
Enfin, on ne peut passer sous silence l’excellence du système audio Sonus Faber et ses 14 haut-parleurs dont la sonorité est une véritable jouissance quand on est au volant.
Et il y a les bas
Ici, la question est plus délicate. Oui, le moteur est vif et nerveux, mais sa sonorité, sauf si on se place en mode sport, n’a rien de la tradition Maserati et son ronron distinctif. Il faut opter pour la version Trofeo, plus dispendieuse et plus performante, pour l’obtenir.
Les palettes au volant sont bien, mais tellement grandes et soudées après la colonne de direction qu’elles sont plus dérangeantes que pratiques. Et la transmission, qui se manipule à l’aide de boutons, a valu à plusieurs de mes collègues une recherche intensive avant de la trouver, logée sous l’écran central. Enfin, dernier point, et non le moindre, même s’il ne possédait pas toutes les options, mon modèle d’essai affichait une étiquette de prix de plus de 111 000 $, ce qui semble un peu excessif.
Mais oui, Maserati
Une fois cela dit, c’est au volant que la Maserati Grecale se fait valoir. Sa tenue de route ne se compare qu’à peu d’autres choses, et oui, le confort des sièges peut vous mener loin sur la route sans souffrir. La notion de Grand Touring qu’on a voulu lui insuffler est bien réussie.
Le Grecale fera des miracles pour Maserati. Il attirera les amateurs de VUS compacts de luxe et leur offrira une conduite inspirée et dynamique. Les plus patients pourront même compter sur une version électrique dès l’an prochain.
Je demeure cependant partagé. Au volant, j’ai affiché un grand sourire la plupart du temps et j’ai apprécié sa conduite dynamique. Debout à ses côtés, je me suis cependant demandé si le Grecale répondait bien aux exigences de la réputation Maserati puisqu’il en commande certainement le prix. Mais ça, c’est aux acheteurs de le décider!