Surtout quand il s’agit d’un véhicule hybride rechargeable dont le principal intérêt, c’est justement de recharger la batterie et de rouler en mode 100 % électrique. Ce qui, vous en conviendrez, est difficile à faire quand on ne dispose que de quelques heures pour faire l’essai du véhicule.
Cette fois, c’est un essai allongé qui s’est étiré sur plus d’une semaine qui m’a permis d’évaluer le CX-90 VHÉR (pour véhicule hybride électrique rechargeable). Si je ne renie pas les qualités dont il avait fait preuve dans mon essai original, il me faut bien admettre que je m’attendais à beaucoup plus. Après tout, le CX-90 est le véhicule parfait pour les familles, offrant luxe et efficacité énergétique. Oui… et non!
Autonomie réduite
La grande déception, c’est l’autonomie réelle du véhicule. Précisons tout de suite que les 42 kilomètres annoncés par Mazda sont assez faciles à réaliser. Il suffit de le brancher quelques heures et la distance est franchie sans avoir recours au moteur à essence.
Là où le bât blesse, c’est lorsqu’on transpose cette autonomie sur autoroute. Comme pour tous les véhicules électriques, la longue route sans freinage fait mal au VHÉR. Le résultat fut donc d’à peine 35 km, ce qui aurait pu être encore tolérable.
En revanche, ce qui détonne, c’est l’absence de nervosité et de vivacité en accélération. Alors qu’on pourrait s’attendre à des accélérations foudroyantes, gracieuseté de la motorisation électrique, on ressent plutôt la lourdeur de l’ensemble. Un bon mot en revanche pour la sonorité quasi sportive du moteur lorsqu’on appuie à fond.
Pour avoir essayé la version 6 cylindres du même véhicule, j’admets avoir été davantage impressionné par la vigueur de la version à essence. Ceci étant dit, cette affirmation prend une tout autre direction quand vient le temps de passer à la pompe à essence. L’autonomie n’est peut-être pas si grande, mais l’économie, elle, est significative. Une notion que mon portefeuille a fortement appréciée puisque le CX-90 présente une consommation annoncée de 9,4 l aux 100 km, ce qu’il respecte à la lettre.
Pas mal pour un véhicule qui, rappelons-le, est imposant et peut accueillir jusqu’à 7 passagers (le CX-70 partage la même plateforme, mais n’accueille que 5 passagers au total). Ajoutons bien sûr la présence du rouage intégral i-Activ Sense, un rouage d’une indéniable qualité et polyvalence même s’il n’est pas conçu pour les randonnées extrêmes, ainsi que le jumelage d’une boîte automatique 8 rapports dont les changements sont rapides et bien étagés, et vous aurez un véhicule dont la prestance et les performances sont agréables.
Même l’habitacle, spacieux mais sans excès, offre un accueil chaleureux à tous ses occupants. Les sièges offrent un support sans reproche, et le tableau de bord est clair et facile à consulter. Il est vrai que l’écran central logé au haut de la planche de bord et son système d’infodivertissement auraient peut-être besoin d’une forme de redesign, histoire d’en augmenter la rapidité.
La molette centrale qui sert de contrôle et les menus, copiés directement des anciens modèles, ne rivalisent pas avec les nouveautés qu’offre la compétition. On comprend que Mazda nous dit penser d’abord à notre sécurité en éliminant certaines distractions, mais il faut bien admettre qu’on aimerait un petit vent de jeunesse. Rien de catastrophique, rassurez-vous, mais il s’agit du seul élément un peu trop conservateur dans un design autrement plus raffiné.
Le Mazda CX-90 VHÉR est un véhicule remarquable. Agréable en conduite, sécuritaire et offrant une vaste gamme d’aides à la conduite, il n’a que peu à se reprocher. Il lui manque seulement quelques raffinements esthétiques, et un peu plus d’autonomie, pour espérer être le roi dans sa catégorie.