Affirmant avoir reçu seulement 9200 $ du contrat initial de 35 650 $, Transport de bâtiment F.A. Laferrière, de Saint-Marcel-de-Richelieu, a intenté une poursuite contre la Ville pour obtenir son dû. En comptant les intérêts, l’entreprise réclame ainsi un total de 32 500 $.
Dans sa réponse judiciaire, la Ville de Saint-Hyacinthe riposte toutefois que c’est l’entreprise qui devrait lui payer 35 900 $ en raison des dommages causés lors de l’exécution du contrat.
Pour ceux qui auraient manqué ce grand déplacement réalisé en septembre 2019, l’opération consistait à faire voyager une maison entière sur quelques centaines de mètres afin de libérer l’espace qui a permis d’aménager la nouvelle rue reliant maintenant le Domaine sur le Vert et sa future école à la route 235. Le mandat comprenait également le déplacement du garage.
L’idée était d’éviter une expropriation pure et simple, ce qui explique que le projet était aux frais de la Municipalité. Après des pourparlers, les propriétaires et la Ville avaient convenu qu’il s’agissait de la seule option possible étant donné qu’il n’y avait pas d’autre terrain adéquat pour faire passer la nouvelle rue.
Au total, l’opération a coûté au moins 600 000 $, indiquait alors la Ville. Le transport ne représente donc qu’une fraction des coûts. Il a aussi fallu construire les nouvelles fondations, aménager les installations septiques, procéder à l’achat du nouveau terrain, retirer et reposer la maçonnerie en plus de l’aménagement paysager et d’autres frais de remise en état.
Deux interprétations bien différentes
D’après la poursuite intentée par l’entreprise, son représentant et celui de la Ville ont tous deux constaté l’état du bâtiment après le transport, observant de « légères fissures ». Rien toutefois qui sort de l’ordinaire après un tel déplacement, selon la compagnie de transport.
Au contraire, la Ville parle de « dommages importants et inhabituels » pour justifier son refus de payer, a indiqué la directrice des communications, Brigitte Massé.
Selon la description des faits rapportée par l’entreprise, le représentant de la compagnie marceloise a tout de même offert de « mandater un carreleur pour replacer une tuile de céramique décollée », ce qui a été refusé par le représentant de la Ville. « En aucun temps la [Ville] n’a mis [l’entreprise] en demeure d’effectuer quelque réparation que ce soit », est-il également mentionné. Ce n’est que trois mois plus tard, alors qu’aucune facture n’avait été acquittée, que la Ville a indiqué son refus de payer « en raison des dommages causés au bâtiment », dommages qui avaient déjà été réparés, rapporte Transport de bâtiment F.A. Laferrière.
La version des faits rapportée par la Ville diffère du tout au tout. Cette dernière prétend plutôt que le représentant de la compagnie a « rapidement décliné toute responsabilité, affirmant que […] des dommages étaient normaux lors d’une telle opération ».
Le propriétaire de la résidence a lui-même effectué « une grande partie des travaux » correctifs pour un montant de 12 450 $ en main-d’œuvre et matériaux, indique ensuite la Ville, qui ajoute aussi un montant de 21 000 $ pour les services de peintres professionnels.
Les correctifs inclus entre autres la « réfection des planchers endommagés, des murs, qui ont dû être réparés, replâtrés et repeints, et du comptoir de béton, de même que le remplacement des meubles brisés », décrit la Ville. Enfin, les retards occasionnés ont aussi entraîné des frais de relocalisation de 2500 $, ce qui atteint le total réclamé de 35 900 $.
De son côté, après avoir envoyé une mise en demeure, Transport de bâtiment F.A. Laferrière a finalement reçu un montant de 9200 $ en février 2020. Dans sa demande datée du 29 octobre 2020, l’entreprise réclame donc le solde manquant par rapport au contrat initial, plus les intérêts, une somme qui atteint maintenant 32 500 $.
Les audiences n’ont toujours pas eu lieu dans ce dossier. Ni l’entreprise ni la Ville n’ont souhaité commenter davantage la situation d’ici là.