14 janvier 2021 - 14:41
Résidences funéraires
Mesures gouvernementales et cas de COVID compliquent les services
Par: Jean-Luc Lorry
Anthony Marcil, président du Complexe funéraire Ubald Lalime, doit composer avec un nombre grandissant de décès attribuables à la pandémie qui perdure. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Anthony Marcil, président du Complexe funéraire Ubald Lalime, doit composer avec un nombre grandissant de décès attribuables à la pandémie qui perdure. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les mesures imposées par Québec ajoutées aux nombreux décès liés à la COVID-19 compliquent passablement les services offerts par les résidences funéraires de la région, a constaté LE COURRIER.

Alors qu’il était demandé par Québec, lors de l’annonce publique des plus récentes mesures le 6 janvier, que les funérailles se limitent à 10 personnes, le gouvernement s’est finalement ravisé en autorisant à nouveau 25 personnes pour assister à ce type de cérémonies.

Malgré cette possibilité, Marc Perrault, directeur général et célébrant à la Résidence funéraire Maska, constate que les célébrations et les expositions rassemblent rarement 25 personnes ces temps-ci.

« Nous offrons la possibilité aux familles de suivre la cérémonie en direct sur le Web. Une caméra est installée dans notre Salon hommage et nous avons un réalisateur sur place », indique Marc Perrault, en entrevue au COURRIER.

Assister à des funérailles à distance est un service également offert aux Résidences funéraires Mongeau. « Nous offrons aux familles qui le désirent le visionnement de la cérémonie liturgique en direct par Internet. Suivre une cérémonie virtuellement permet aux proches de vivre ce moment sans toutefois être présents physiquement », mentionne Sylvie Bissonnette, directrice générale des Résidences funéraires Mongeau de Saint-Hyacinthe et Saint-Pie.

En raison de l’imposition d’un couvre-feu de 20 h à 5 h jusqu’au 8 février, les entreprises de services funéraires doivent réduire les heures pour les expositions organisées en soirée. « Autant pour une exposition de corps que pour celle de cendres, nous fermons les portes à 19 h 30 », précise Marc Perrault.

En raison de la pandémie, les résidences funéraires doivent tenir un registre des visiteurs.

Décès liés à la COVID-19

Un décès causé par la COVID-19 rend difficile le dernier adieu à l’être cher.

« La santé publique refuse que le corps soit embaumé. L’exposition ne peut pas avoir lieu à cercueil ouvert. Tout le rituel funéraire doit se faire dans un délai de sept jours », décrit Mme Bissonnette.

« Pour ce type de situation, nous faisons affaire avec une entreprise spécialisée qui prend en charge le corps de la personne directement sur le lieu du décès. Il s’agit d’une opération complexe et coûteuse pour la famille », mentionne M. Perrault.

Anthony Marcil, président du Complexe funéraire Ubald Lalime, constate que le nombre de décès pris en charge par son entreprise augmente depuis le début de la pandémie.

« Nous avons organisé près de 75 funérailles uniquement en décembre, dont plusieurs décès en raison de la COVID-19. Toutes les résidences funéraires doivent redoubler d’ardeur. Je suis très fier de mon équipe dans les circonstances », souligne M. Marcil, lors d’un entretien téléphonique.

Une tendance à la hausse observée aussi à la Résidence funéraire Maska, qui opère sur le modèle coopératif. « En général, nous organisons environ 300 funérailles par année. Chaque mois, nous prenons en charge davantage de décès », note Marc Perrault.

Au Complexe Ubald Lalime, le report de funérailles en raison de la crise sanitaire semble de moins en moins demandé par les familles.

« Lors de la première vague, nous avions repoussé la tenue de certaines cérémonies. Aujourd’hui, il faut composer avec la pandémie et nous organisons des cérémonies davantage privées en présence de la famille immédiate. Nous constatons que les familles n’aiment pas replonger dans le deuil plusieurs mois après le décès », avance Anthony Marcil.

Une observation partagée par Sylvie Bissonnette. « Cela fait 15 ans que je travaille dans le domaine funéraire. Ce que je trouve le plus dur actuellement est de remettre des funérailles. Il est également difficile pour une famille de choisir qui pourra assister à une cérémonie. »

Les salles de réception des résidences funéraires demeurent fermées et aucun service de boisson ou de nourriture n’est disponible sur place.

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