Selon un reportage de La Voix de l’Est datant de mars 2017, l’entreprise familiale de Saint-Pie aurait été au cœur d’un stratagème frauduleux complexe qui aurait permis à une organisation criminelle de détourner des fonds à son profit par l’entremise d’intermédiaires et de prête-noms qui ont échangé pour près de 17 M$ d’effets bancaires en argent comptant sur une période d’à peine 19 mois.
L’enquête policière baptisée Nobélium s’était traduite par une quinzaine de perquisitions en Montérégie, dont auprès de Métaux Picard et de ses sociétés apparentées, selon les informations obtenues par le quotidien de Granby. Pas moins de 21 personnes ont été rencontrées ou arrêtées par les policiers en cours d’enquête.
Croulant sous des dettes de 21 M$, dont 18 M$ contractés auprès de la Banque de Montréal à titre de créancier principal, le Groupe Métaux Picard avait dû cesser ses activités à la fin du mois d’avril 2016, entraînant la perte d’une vingtaine d’emplois, selon les archives du Courrier de Saint-Hyacinthe.
Chute spectaculaire
Dans un rapport publié l’été suivant au moment de la liquidation des actifs, le syndic avait attribué les malheurs de l’entreprise à la chute du cours de la matière depuis 2014. « L’achat et l’accumulation d’inventaire à fort prix pour la revente à prix plus modique en plus d’un endettement excessif ont causé la détérioration de la condition financière de Picard Métal », notait le syndic PWC.
Chiffres à l’appui, la firme comptable indiquait que les résultats avant impôt de la la société étaient passés d’un bénéfice de 1,3 M$ en 2012 à une perte de 7,1 M$ en 2015. « Cette diminution s’explique par une diminution importante du prix du métal au cours de l’exercice 2015. Entre janvier 2014 et janvier 2016, le prix du marché est passé de 434 $ US à 180 $ US la tonne », selon PWC.
Au moment de mettre sous presse, nous attendions toujours la mise à jour de l’enquête policière dans ce dossier.