Sa présence parmi nous s’explique par un concours de circonstances exceptionnelles puisque Mgr Lapierre passe dorénavant le plus clair de son temps au Honduras, où il pratique dans un centre de spiritualité catholique. Il s’agit d’un retour à l’engagement missionnaire pour lui, une vocation qu’il a suivie tout au long de sa vie, spécialement en Amérique latine.
Ce qui ne devait donc qu’être une simple visite au Québec afin de participer à des retraites pour le carême s’est donc transformé en un séjour bien involontairement prolongé en terre maskoutaine. Débarqué le 16 mars, alors que le trafic aérien était encore relativement fonctionnel, Mgr Lapierre a vite compris qu’il ne pourrait plus retourner au Honduras avant un bon moment, a-t-il expliqué au COURRIER. En fait, quelques heures de plus, et il n’aurait sans doute pas pu partir, a-t-il ajouté.
Un ermite à l’évêché
Le voici donc coincé à Saint-Hyacinthe à respecter les mesures de confinement qui s’appliquent à son âge (78 ans). C’est d’ailleurs depuis la chambre qu’il occupe à l’évêché que nous l’avons joint. Même s’il nous dira avec dérision mener actuellement « une vie d’ermite », l’évêque émérite garde quand même le moral dans les circonstances. « J’avais du travail à faire, alors ça me donne le temps », a-t-il lancé. Il garde néanmoins une pensée pour ceux qui traversent des moments plus difficiles, les invitant à la prière et à l’espérance.
Mgr Lapierre a aussi pris la petite routine de faire une balade quotidienne dans les rues de la ville, prenant bien soin de rester à deux mètres des autres personnes. Et puis, il y a quand même de pires endroits pour être confiné! « C’est toujours une joie de revoir les Maskoutains. J’ai beaucoup apprécié mon passage ici. Je n’oublie pas cette expérience », a-t-il livré.
Note : sachez qu’aucun évêque n’a été mis en danger dans la réalisation de ce reportage. L’entrevue a été réalisée par téléphone et notre photographe a respecté les règles de distanciation sociale en vigueur.