23 mars 2023 - 07:00
Dans l’ombre de plusieurs réalisations
Michel Robidoux prend sa retraite la tête haute
Par: Sarah-Eve Charland
Michel Robidoux a participé à la réalisation de plusieurs projets structurants pour la Ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Michel Robidoux a participé à la réalisation de plusieurs projets structurants pour la Ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Il y a 39 ans, « je suis sorti de l’université un vendredi et je suis rentré à la Ville de Saint-Hyacinthe le lundi comme employé temporaire », raconte le directeur du Service des loisirs, Michel Robidoux. À quelques semaines de sa retraite, il a accepté de se remémorer les moments marquants de sa carrière en passant par la construction du Centre des arts Juliette-Lassonde, du Centre aquatique Desjardins et de la nouvelle bibliothèque.

Sans oublier les rénovations de la majorité des centres communautaires, de la transformation de l’aréna C.-A.-Gauvin et du Centre culturel Humania, il n’a pas connu l’ennui. Les projets se sont enchaînés au fils des 39 années durant lesquelles il a travaillé à la Ville de Saint-Hyacinthe, dont 37 ans comme employé permanent.

« Quand j’ai débuté, la gestion de la Ville de Saint-Hyacinthe était plus austère au niveau financier. Quand l’objectif est toujours de couper, on n’arrive pas avec les mêmes résultats. Par la suite, la santé financière s’est améliorée. Depuis 15-20 ans, la Ville va bien. C’est sûr que c’est plus facile de travailler dans une période comme ça. […] L’objectif de tout ça, c’est d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Quand je regarde la liste des choses qu’on a accomplies, je suis satisfait », mentionne M. Robidoux.

À la fin du mois de mars, il prendra sa retraite. Marie-Claude Lapointe prendra sa relève. Détentrice d’un baccalauréat en loisir, culture et tourisme, elle a joint l’équipe de la Ville de Saint-Hyacinthe en 2011 et a été promue cheffe de la division espaces récréatifs en 2017.

Une multitude de partenaires

Saint-Hyacinthe a une unicité dans la gestion des loisirs. En plus de collaborer avec plusieurs corporations de loisirs, elle entretient des partenariats avec près de 200 organismes. Ce système peu répandu demeure toujours aussi pertinent, assure-t-il.

« Saint-Hyacinthe est tombée dedans comme Obélix dans la potion magique quand il était jeune. C’est un élément extrêmement fort pour notre municipalité. Je suis fier d’avoir réussi à maintenir l’intérêt et l’implication des gens. Perdre ça, ce serait dur pour Saint-Hyacinthe. Il faut rester aux aguets. Dans les dernières années, c’est plus difficile de recruter des bénévoles. À Saint-Hyacinthe, on est touché comme tout le monde, mais moins. Cette implication-là est transmise de génération en génération », souligne-t-il.

C’est d’ailleurs cette dynamique qui l’a gardé motivé au fil des ans. « D’être proche du terrain et d’avoir une implication dans un milieu, ça crée une dynamique que tu ne retrouves pas dans les villes très centralisées. Ici, on est en soutien aux partenaires. Cette dynamique-là, c’est attachant. Ça a toujours été une trame de fond qui m’a allumé. Dans le passé, on a eu quelques catastrophes, comme le verglas. Quand survient un coup dur, c’est très facile de mobiliser les gens. Ça démontre que Saint-Hyacinthe est une communauté tissée serrée », ajoute M. Robidoux.

Il a d’ailleurs contribué à la mise en place des mesures d’urgence durant la crise du verglas en 1998. Il était attitré au centre d’hébergement d’appoint à la polyvalente. De midi à minuit, tous les jours pendant trois semaines, il s’assurait que les sinistrés avaient tout ce qu’il leur fallait. Il se rappelle cette microsociété qui s’était créée à l’intérieur de l’établissement scolaire. « Il y avait un peu plus de 2000 personnes hébergées. Ça s’était bien passé, mais on n’en veut pas trop souvent des crises comme ça », dit-il en riant.

Autre moment marquant, il a géré les activités de loisirs, sportives et culturelles de la Ville de Saint-Hyacinthe pendant les mesures de restrictions sanitaires liées à la pandémie de la COVID-19. « Les loisirs ont été l’un des services les plus touchés, si ce n’est pas le plus touché au niveau municipal. On avait des consignes à droite, à gauche, toutes les deux semaines. Il fallait régulièrement réorchestrer le tout avec nos partenaires. Ça a pris deux ans avant qu’on revienne à ce qui ressemble à un déroulement normal. »

Des projets structurants

Michel Robidoux n’est pas capable d’identifier le projet dont il est le plus fier. La liste est longue et le rend fier. Il se rappelle particulièrement la construction du Centre des arts Juliette-Lassonde puisque ce projet a été le premier d’envergure sur lequel il a travaillé.

« Le projet était contesté dans la population, mais il y avait une volonté politique qui nous a permis de nous rendre loin. Pour une ville de taille intermédiaire comme Saint-Hyacinthe, ne pas avoir de salle de spectacles, c’était un manque important au niveau artistique et culturel, mais aussi au niveau économique. C’est un vecteur important pour une municipalité. C’est un générateur économique pour le centre-ville. Ça a eu beaucoup d’impact pour le quartier », ajoute-t-il.

De l’autre côté, le Centre aquatique Desjardins a été accepté rapidement par la population, mais s’est avéré un grand défi technique, se remémore le directeur. « On partait de loin avec la piscine à Saint- Hyacinthe. C’était plus qu’un besoin cette partie-là. On a réussi à créer un projet dans l’air du temps et qui correspond bien aux besoins. Une piscine, c’est complexe. Techniquement, ça n’a pas été un projet facile. Dans tous les projets auxquels j’ai collaboré, il a été le plus difficile techniquement. »

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