Le personnel constate que ce système apporte des changements concrets comme la réduction de l’absentéisme et des signalements des chauffeurs d’autobus scolaires. Même avec 100 élèves de plus qu’à la dernière rentrée scolaire, l’école comptabilise 50 % moins de jeunes sortis des classes en raison de leurs mauvais comportements, observe la directrice Joëlle Lanoie
Traduction française du Positive Behavorial Interventions and Supports (PBIS) implanté dans plus de 18 300 écoles à travers les États-Unis, le système SCP est maintenant en place dans 140 écoles du Québec, dont quatre du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe (CSSSH). Pour le CSSSH, en plus de Casavant, le SCP est appliqué à la polyvalente Hyacinthe-Delorme pour la deuxième année et dans les écoles primaires au Coeur-des-Monts à Saint-Pie et Saint-Jean-Baptiste à Roxton Falls pour la première année. Il verra également le jour dans six écoles primaires supplémentaires l’an prochain et l’objectif est de l’implanter dans l’ensemble des écoles du CSSSH d’ici cinq ans.
Mise en place
Le SCP est mis en place suivant un processus évolutif réparti sur plusieurs années. À l’an 0, la démarche est présentée à l’équipe-école. C’est Cassandra Forcier, conseillère pédagogique en adaptation scolaire, qui chapeaute l’implantation du SCP au sein du CSSSH et accompagne le personnel. Ce dernier doit être sondé et adhérer au projet à 80 % avant de le mettre en place. L’équipe-école forme ensuite un comité-pilotage, qui doit être formé de toutes les catégories de personnel. Ce comité se charge des décisions en lien avec le SCP. Il doit, dans un premier temps, identifier trois valeurs essentielles à l’école. Dans le cas de Casavant, il s’agit du respect, de la responsabilité et de la persévérance. Les comportements attendus en lien avec ces valeurs sont ensuite expliqués par des pratiques concrètes aux élèves. Par exemple, à Casavant, un transporteur scolaire a prêté des autobus pour que les élèves s’exercent à bien s’y comporter.
« Il ne faut pas tenir pour acquis que les élèves comprennent les comportements à adopter parce qu’ils sont affichés sur des pancartes », mentionne Marie-France Bouchard, la directrice générale adjointe des services éducatifs du CSSSH.
Ensuite, lors de l’an 1 de l’implantation, le comité se réunit une demi-journée une fois par mois. Un système de renforcement positif s’adressant à tous les élèves est ensuite mis en place. Dans le cas de Casavant, il s’agit des casadollars qui permettent de faire des achats au magasin général. Les casadollars ne sont pas remis à un élève chaque fois qu’il adopte un bon comportement. On préconise l’effet de surprise.
« Les jeunes aiment se faire féliciter même si on ne leur donne pas de casadollars. Ça nous permet de voir le positif et de le mentionner », indique Caroline Houle, enseignante d’histoire en 4e secondaire.
Années 2 et 3
Lors de la deuxième année de l’implantation, le but est de cibler des démarches à entreprendre pour environ 15 % des élèves pour lequel le système de base ne suffit pas. Le comité se réunit alors deux fois par mois.
Dans le cas de Casavant, Nadia Chaaban, technicienne en éducation spécialisée, fait du repérage d’élèves et le personnel peut aussi lui fournir des informations sur certains d’entre eux. Certaines données telles que l’absentéisme sont analysées. Pour les élèves ciblés, un local appelé Casa pep est disponible. Ils s’y rendent 15 minutes le matin et le soir pour bien commencer la journée et pour en faire le bilan.
« Ça montre aux enseignants qu’il n’y a pas juste eu du négatif pendant une période. On peut aussi enseigner le système aux parents et améliorer ainsi la relation parent-enfant », affirme Mme Chaaban.
La troisième année correspond au moment où le personnel peut aller chercher des ressources externes auprès des réseaux communautaires et de la santé pour environ un 5 % d’élèves toujours résistants au système.