«Je cours les concours, y paraît que j’ai toute pour, j’ai toujours toute gagné, mais sa ma rien donné », chantait Charlebois.
Avec son projet de biométhanisation, la Ville de Saint-Hyacinthe semble avoir adopté ce refrain. Des concours, elle n’en rate pas un, même si l’accouchement du projet est plus long et plus complexe que prévu. Et même s’il sera forcément plus coûteux, si la tendance se maintient. La phase III défonçait déjà les prévisions d’environ 3 M$ et le problème des bacs bruns reste à régler.
On fonctionne avec des essais et des erreurs, a reconnu sagement le directeur général de la Ville de Saint-Hyacinthe, Louis Bilodeau. C’est le lot des pionniers.
À ce jour, la liste des prix qui ont été octroyés à la Ville est déjà considérable.
Sans en faire un inventaire exhaustif pour l’année 2015, rappelons qu’elle a mérité le prix Joseph-Beaubien Or de l’Union des municipalités du Québec en mai, un prix Visionnaire de l’Association des transports du Québec en avril et un prix Distinctions de Réseau Environnement en mars. La semaine dernière s’ajoutait à ce lot un Prix des collectivités durables de la Fédération canadienne des municipalités.
On devine aisément que d’autres honneurs sont à venir.
La Ville de Saint-Hyacinthe court les concours et mérite certainement tous ces honneurs, mais n’est-ce pas un peu prématuré? Ne devrait-on pas attendre que notre usine de biométhanisation soit fonctionnelle? Il sera toujours temps de nous péter les bretelles dans quelques mois, voire dans un an ou deux si le rodage est plus long.
Que l’on reconnaisse nos efforts et notre vision est une chose, mais que l’on célèbre nos résultats à ce stade-ci a quelque chose d’un peu « malaisant ».
C’est comme si on me remettait par anticipation un prix Judith-Jasmin en novembre prochain pour une enquête journalistique que je publierai seulement dans LE COURRIER en avril 2017. Chaque chose en son temps.