Ce que j’ai fait dimanche, deux fois plutôt qu’une! C’est dire à quel point la neige avait neigé, pour reprendre librement la poésie du grand Nelligan.
Au cours de la dernière semaine, en deux vagues jeudi et dimanche, Saint-Hyacinthe a reçu un total de 62 centimètres de neige, nous a confirmé notre chroniqueur météo maison, Michel Morissette. Je ne vais pas mettre en doute ses données, mais vous m’auriez dit qu’il en était tombé 80 et je n’aurais rien trouvé à redire.
Un total de 62 centimètres dans un intervalle de trois jours, ce n’est quand même pas rien si on considère que depuis le début de la saison froide, nous avions reçu 111 centimètres de neige en date du 8 février. Deux bonnes bordées plus tard et le cap des 175 centimètres est à notre portée.
Question de vous rafraîchir la mémoire, on a déjà largement dépassé le total de précipitations de neige de l’année dernière, alors que le cumul n’avait pas franchi la marque des 150 centimètres. Il faut remonter à février 2020, à la veille de la pandémie de COVID-19, pour retrouver une tempête de neige qui s’approche de la récente. Entre le 6 et le 10 février, pas moins de 70 centimètres de neige nous étaient tombés sur la tête, dont 45,6 cm en l’espace de 24 h.
Maintenant que j’ai planté le décor hivernal, voici quelques observations qui serviront peut-être à enrichir ou à nuancer les vôtres. Si la météo est un sujet de prédilection en société, discuter du déneigement et des décisions prises dans un contexte de tempête est certes un sport national.
Cette semaine de tempête est justement survenue après une offensive publicitaire de la Ville de Saint-Hyacinthe sur le déneigement! Au cours de la première semaine de février, on a pu voir dans nos journaux et sur le site Web de la Ville une publication visant à sensibiliser les Maskoutains aux opérations de déneigement qui nécessitent en moyenne cinq bonnes heures pour déblayer l’ensemble des 410 km de rues et de chemins.
Cette campagne de sensibilisation ne pouvait mieux tomber, même si cette initiative m’avait amené à penser qu’elle servait peut-être à contenir une certaine grogne populaire. J’ai visé juste si je me fie à notre article sur les plaintes reçues depuis le début de la saison froide.
Ce reportage de la journaliste Sarah-Eve Charland démontre que cette saison, les Maskoutains sont plus critiques à l’égard du déneigement des rues que du concept de déneigement écologique visant la réduction du sel de déglaçage.
J’aurais présumé du contraire. Avec sa publicité, la Ville a donc cru nécessaire de prévenir pour éviter que les plaintes de toutes sortes fassent davantage boule de neige d’ici la fin de la saison.
Parlant de prévention, les élèves et étudiants maskoutains ont eu deux jours de congé au cours de la dernière semaine, soit jeudi et lundi. Dans les deux cas, les décisions ont été prises de manière préventive, la veille des tempêtes annoncées plutôt que le matin même comme il est de coutume.
Voilà une nouvelle approche que je salue. Je préfère qu’on décide de fermer les écoles pour un peu de neige, en ayant peur d’avoir peur, qu’on décide de les laisser ouvertes parce que les routes n’étaient pas si pire à 5 h du matin.
Bravo aussi aux ligues et associations sportives qui ont décidé majoritairement d’annuler ou de reporter leurs activités dimanche dernier. Il y a des choses plus intelligentes à faire que de mettre sa propre sécurité et celle des autres en jeu pour un match de hockey ou une simple pratique de soccer ou de ringuette.
Il est bon de savoir que le gros bon sens peut encore triompher de temps à autre. Mais pour ce qui est de la neige, n’en jetez plus svp, ma cour est pleine!