Faisant confiance à la bonne conscience du peuple québécois, François Legault a proposé un « contrat moral ». Mais l’encre de l’accord a à peine séché, il en a rajouté : « Pas plus que deux partys. » C’est pas un signe de grande confiance envers l’autre partie quand tu dois lui rappeler dès le lendemain ce qu’il a signé la veille. Mais justement, l’un des problèmes d’un « contrat moral », c’est qu’il n’y a aucun contrat à signer. L’autre problème, c’est qu’il y a autant de morales que d’individus. Imaginez si chaque automobiliste interprétait le code de la sécurité routière selon sa propre définition du bien et du mal… vous seriez un brin plus nerveux coin Casavant pis Laframboise.
Je me méfie donc de la morale. J’aime mieux l’éthique, qui se résume simplement par : ne pas nuire aux autres. Point. Et dans un contexte de pandémie, ça signifie ne pas infliger délibérément et directement des dommages injustes à autrui. Re-point. Ça veut dire protéger les plus vulnérables, le système de santé, l’éducation et les services essentiels à la population. C’est penser aux infirmières, aux profs et à toutes ces « petites mains » qui chaque jour se sacrifient pour nous donner un semblant de vie normale. C’est placer la collectivité avant sa petite personne et ne pas miner les efforts de tout un groupe parce qu’on trouve que porter un masque, c’est mal.
La morale est trop lousse alors que l’éthique n’est pas élastique. Si tu l’étires trop, elle te pète dans la face. Et sans doute qu’en voyant ces Covidiots danser au centre d’achat comme à Punta Cana au mépris de tous ceux qui se privent de voir leurs proches, le premier ministre s’est rendu compte que sa proposition allait être tout un contrat à faire respecter.