La petite Savannah a vu le jour vers 14 h 30, trois jours avant la date d’accouchement prévue de sa maman. Cette dernière avait ressenti des contractions irrégulières en matinée et avait pris la peine d’appeler à l’hôpital, où on lui avait recommandé d’attendre d’avoir des contractions toutes les cinq minutes pendant une heure avant de se présenter sur place. Mais vers 14 h, les choses se sont précipitées, raconte son conjoint.
« Ma blonde m’appelle et me dit : viens-t’en, ça presse, j’ai des contractions et il faut aller à l’hôpital », se souvient celui qui se trouvait alors en pause à l’usine Olymel de Saint-Damase.
Moins de 20 minutes après cet appel, il rappliquait à toute vitesse à son domicile où sa conjointe tentait tant bien que mal de calmer ses contractions. « J’ai pris un bain d’eau chaude pour me calmer, mais ça ne passait pas. Cinq minutes après l’arrivée de Dany, j’ai perdu mes eaux », s’est souvenue Stéphanie Tousignant.
Sans hésiter, son conjoint a couru demander l’aide de sa voisine, Danielle Daudelin, qui, selon le plan initial, devait s’occuper de garder l’autre garçon du couple en cas de besoin pour l’accouchement. Son rôle a finalement été tout autre puisqu’elle a dû jouer à la sage-femme improvisée pour porter assistance à la maman. « J’ai travaillé 37 ans dans le domaine de la santé à titre de préposée aux bénéficiaires, mais je n’avais jamais assisté à la naissance d’un enfant, encore moins dans de telles circonstances. C’était un très beau moment, je suis contente d’avoir pu aider », avoue la retraitée, encore sous le coup de l’émotion.
Pendant ce temps, Dany Pomerleau était au téléphone avec les secours, lui qui avait appelé le 911 pour demander d’urgence la présence d’une ambulance. Un appel qui aura duré une douzaine de minutes, jusqu’à l’arrivée des paramédicaux André Bienvenue et Patrick Samson, de Dessercom à Saint-Hyacinthe.
« Tout au long de l’appel, le téléphone était sur la table de chevet en mode mains libres. Ma voisine et moi écoutions attentivement les consignes. Avec le stress du moment, j’ai demandé peut-être à quatre ou cinq reprises où les ambulanciers étaient rendus. Une chance que ma voisine était là, car si j’avais été tout seul, j’aurais eu bien du mal. Je n’ai pas arrêté une seconde! », confie le père de famille.
Celui qui est maintenant père pour une deuxième fois ne cache pas qu’il a été soulagé de voir les paramédicaux prendre la relève, lui qui était « sur le gros nerf ». « Ils ont attaché le cordon et nettoyé la bouche du bébé. Ils lui ont même donné une tuque. Ils ont aussi pris en charge Stéphanie, qui avait subi une légère baisse de pression après toute cette aventure pleine d’adrénaline. Vraiment, ils ont fait tout un travail », avoue Dany Pomerleau.
Une fois la situation sous contrôle, les ambulanciers ont transporté la mère et le nouveau-né à l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe où on a pu confirmer que le bébé était en pleine santé.
« On a vécu de bonnes émotions, mais tout est bien qui finit bien. Tout le monde a joué son rôle à la perfection au bon moment, mon conjoint, la voisine ainsi que les ambulanciers. Gros merci à tout le monde! », a conclu Stéphanie Tousignant, avec reconnaissance.
