30 mars 2023 - 07:00
Nissan Ariya : que le e-4orce soit avec toi
Par: Marc Bouchard
Photo Marc Bouchard

Photo Marc Bouchard

Le jeu de mots était vraiment trop facile. Car, pour ceux qui ne l’auraient pas compris, le e-4orce (prononcez e-force) est le système de rouage intégral dont le VUS électrique de Nissan, le Ariya, est outillé. Et c’est ce système, spécifiquement, qu’un contingent de journalistes canadiens a testé sur les routes de Sonoma, en Californie.

Donnons un peu de contexte. Le Ariya, c’est le plus récent véhicule de la famille Nissan. Il est la nouvelle génération de véhicules électriques, qui arrive un peu tardivement, il faut bien l’avouer, dans une famille qui a pourtant longtemps été dominante dans le secteur des véhicules électriques avec sa Leaf.

Le VUS est évidemment dans une autre catégorie. Plus imposant, plus spacieux et plus moderne, il se pose en concurrent direct des Ioniq5, Volkswagen ID4 et, oui oui, Tesla Model Y de ce monde. Son style est particulier : le toit arrondi s’étirant vers l’arrière, la calandre plus imposante, mais totalement inspirée du V-Motion traditionnel de Nissan, et la prestance générale en font un joueur au style agréable. Le VUS a d’ailleurs attiré un peu l’attention des badauds à chacun de nos arrêts, preuve supplémentaire, s’il en faut, de la qualité de son design.

Dans l’habitacle aussi, les designers se sont amusés. Oui, il est doté d’un vaste écran central et d’un tableau de bord numérique offrant toutes les informations de confort, de divertissement et de conduite. Le système est simple, intuitif et avec une ergonomie plutôt agréable. Mais soyons francs, c’est le cas de bon nombre de ses concurrents aussi.

Là où le Ariya se distingue, c’est par certaines astuces intéressantes. La console centrale, par exemple, est unique. Les boutons, à contact haptique, logés sur le dessus, permettent de choisir les modes de conduite et d’autres éléments. Mais la vraie trouvaille, c’est le petit bouton logé sur le côté qui permet d’avancer ou de reculer ladite console entre les passagers. Le plancher totalement plat permet ce genre de petits trucs.

Même chose sous la planche de bord, où Nissan a dissimulé un petit coffre de rangement qui sort suffisamment vers l’avant pour servir de tablette (on lui a d’ailleurs mis un couvercle), ce qui permet par exemple d’y installer un ordinateur quand on est coincé pour attendre la recharge aux bornes publiques.

Autonomie et conduite

Le Nissan Ariya à deux roues motrices est disponible avec 214 chevaux (batterie standard de 63 kWh) ou 238 chevaux (batterie à autonomie prolongée de 87 kWh) et 221 lb-pi de couple dans les deux cas. Mais dans notre véhicule d’essai, doté du e-4orce, on parle d’une puissance plus imposante : avec la même batterie standard, le multisegment livre une puissance de 335 chevaux et un couple de 413 lb-pi de couple; la batterie plus imposante offre plutôt une puissance de 389 chevaux et un couple de 442 lb-pi.

La grande nuance, en revanche, c’est l’autonomie. Le meilleur modèle 2 roues motrices annonce 490 kilomètres. Le Platinum e-4orce comme celui que nous conduisions, 428. Mais soyons francs, notre randonnée dans les routes sinueuses de la Californie (sinueuses et vallonneuses) a permis d’offrir un petit répit à la batterie en récupérant beaucoup d’énergie avec la conduite à une pédale.

Tant et si bien, en fait, que notre calcul nous a permis d’espérer jusqu’à 440 kilomètres dans des conditions qui sont, il est vrai, totalement idéales. On peut donc parler d’une estimation assez juste du fabricant.

Quant au e-4orce, il s’est avéré impressionnant. Un petit exercice imposé nous a permis de le constater : une piste mouillée (très mouillée), un virage à 180 degrés et un véhicule qui arrive rapidement et qui accélère à fond en virage. Normalement, c’est une recette assurée pour la sortie de route. Or, le Ariya s’est avéré d’une incroyable stabilité.

Même son de cloche en freinage brusque ou en accélération brutale, le rouage e-4orce et ses deux moteurs indépendants permettent de compenser les exigences, limitant du même coup les débalancements et les transferts de poids trop violents.

Avec un prix de base à 53 000 $ (FWD) et une version grand luxe AWD à 69 198 $, le Nissan Ariya n’est peut-être pas l’aubaine du siècle. Mais sa finition, son comportement et sa conduite le placent vraiment à un niveau surprenant. Et surtout, il est admissible aux rabais gouvernementaux, ce qui joue en sa faveur.

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