En 1950, la Chambre de Commerce de Saint-Hyacinthe prend les choses en main. Soucieuse du succès de ses membres et voulant augmenter de façon significative « l’achat local » au cours de la période des fêtes, la Chambre met en place une série d’actions regroupées sous le nom de « Festival du Commerce ».
Le procès verbal d’une assemblée régulière du comité de la Chambre de commerce, tenue le 20 novembre 1950, aborde une partie de l’implication de la Chambre au sujet du Festival du Commerce. « Il est proposé par Roger Leblond, secondé par Jules Laframboise que la Chambre de Commerce de St-Hyacinthe fournira la somme de 225 $ devant servir de prix à l’occasion du Festival du Commerce à Saint-Hyacinthe. Les prix devant être divisés comme suit : un premier prix de 100 $, un second prix de 50 $, un troisième prix de 25 $ et dix prix de 5 $ chacun. Ces prix seront distribués à l’occasion du concours de l’Arbre de Noel (sic) que la Chambre de Commerce érigera et payera… »
Cette courte citation contient nombre d’informations qui méritent quelques explications. D’abord, puisqu’aucune autre organisation ne regroupe les marchands du centre-ville, comme le fut autrefois la Plaza maskoutaine, la SIDAC et aujourd’hui la SDC centre-ville Saint-Hyacinthe, la Chambre de commerce organise cet évènement rassembleur. Ainsi, le premier Festival du Commerce qui se déroule du 7 au 29 décembre 1950 vise à créer une atmosphère festive à Saint-Hyacinthe pour la période des fêtes. Avec la collaboration de la Ville de Saint-Hyacinthe, on installe des lumières au centre-ville. « Le centre commercial s’illuminera de milliers de lumières multicolores : la place du marché, les rues des Cascades, Saint-Simon, Saint-François, Mondor et autres », souligne l’auteur d’un article dans « Le Courrier de Saint-Hyacinthe » le 24 novembre 1950.
En plus de l’illumination des rues, on installe des hauts parleurs en plein air pour diffuser des airs de Noël. Ce qui parait simple aujourd’hui, impressionne le rédacteur du « Clairon » du 8 décembre 1950. « Qu’il nous soit permis de rappeler, pour terminer, que ce même système de hauts-parleurs (sic) doit fonctionner, d’ici Noël, durant au moins quatre-vingt-dix heures, l’équivalent de près de quatre journées entières sans arrêt. »
Pour attirer les clients au centre-ville de Saint-Hyacinthe, la Chambre de commerce organise également un concours dont les prix sont décrits plus haut. Il s’agit alors de deviner le nombre de lumières installées dans un arbre de Noël géant installé « sur la marquise du marché Centre, face à la rue Saint-Denis ». Cet arbre de 40 pieds de haut, est doté de 285 lumières multicolores. Fait surprenant, pas moins de 291 personnes devinent le nombre d’ampoules lumineuses et la Chambre doit faire un tirage pour accorder les treize prix offerts. Le gagnant du grand prix? Il s’agit d’un certain monsieur Louis-Nazaire Gingras qui demeurait à La Providence.
Du côté des jeunes
Si la Chambre de commerce senior est active pour rassembler les Maskoutains autour de cet évènement festif et commercial, il ne faut pas sous-estimer l’action de la Chambre de commerce des jeunes. Rappelons que deux ans plus tôt, en 1948, ce sont les jeunes qui ont été à l’origine des festivités entourant la célébration du deuxième centenaire de Saint-Hyacinthe.
Deux ans plus tard, Rolland Mercier, président du Comité de l’arbre de Noël, envoie une demande spéciale à la Ville de Saint-Hyacinthe. « Je, sousigné, demande par votre voix au conseil municipal de Saint-Hyacinthe, s’il serait dans la possibilité, à la Chambre de Commerce des jeunes de Saint-Hyacinthe de recevoir un don ou montant d’argent jugé par le dit conseil pour venir en aide au comité de l’arbre de Noël pour les enfants pauvres, lesquels seront au nombre de 300. » L’histoire ne dit pas si la Ville de Saint-Hyacinthe est favorable à la demande. Cependant, le dépouillement de l’arbre de Noël pour les enfants pauvres de Saint-Hyacinthe se déroule à l’Académie Girouard le 24 décembre 1950. On note la présence de la fée des étoiles et du père Noël pour distribuer les cadeaux. Ces deux personnages qui prennent enfin vie feront partie du paysage du temps des fêtes pour plusieurs années à venir.
Lors du prochain article, nous aborderons les premiers défilés du père Noël.