« La majorité de mes toiles sont des portraits issus de mon imaginaire ou de mes observations », mentionne celui qui se décrit comme un peintre expressionniste figuratif.
Les habitués de la galerie 1855 ont souvent pu voir ses toiles être accrochées dans le cadre d’expositions collectives. L’exposition qu’il présentera au Centre culturel Humania Assurance sera cependant sa première en solo en sol maskoutain.
« Avec cette exposition, je peux vraiment présenter un chemin de vie en quelque sorte et on peut aussi voir la progression dans mon art. C’est une belle opportunité », se réjouit Nold en entrevue avec LE COURRIER.
Avec ses toiles, l’artiste de Saint-Damase célèbre à sa manière les différences et les imperfections qui font la beauté de chaque personne, au-delà des normes esthétiques trop souvent démesurées véhiculées dans la société d’aujourd’hui. « On est tous beaux à notre façon », laisse-t-il tomber.
Une sensibilité sociale se dégage aussi de ses œuvres et des personnages qu’il peint. Des thèmes comme l’itinérance, la maladie ou encore le fait de vieillir dans la solitude sont abordés à travers son art. Des élans plus lumineux et optimistes sont aussi au cœur de ses peintures.
« Quand on fait un portrait, ça implique l’émotion qui se dégage avec mes coups de pinceau et la connexion avec les gens qui regardent la peinture », affirme Nold en parlant de son processus créatif.
Les bienfaits de l’art
Le peintre reste plutôt discret à ce sujet parce qu’il ne cherche pas à s’attirer la pitié des autres, mais il mène un combat contre le cancer depuis un bon moment déjà. Dans les hauts et les bas de la maladie, l’art lui a apporté de nombreux bienfaits. « Quand on peint, on ne pense pas à nos bobos », lance-t-il avec le sourire dans la voix.
À la suite d’une opération, ses déplacements étaient même devenus limités, si bien qu’il était reclus chez lui durant sa convalescence. « La peinture m’a permis de m’évader », souligne-t-il.
L’art lui a aussi servi à exprimer les émotions complexes qu’il a traversées lors du décès de sa fille, emportée par le cancer, en 2017. « En 2015, j’avais commencé à donner des cours de dessin à ma fille. Ça faisait 30 ans que je n’avais pas touché à mes pinceaux à ce moment », se remémore-t-il.
Ensemble, ils avaient comme projet de réaliser une toile père-fille, mais la maladie a contrecarré leur plan et ils n’ont jamais eu le temps de la faire. Depuis, le Damasien n’a jamais cessé de se laisser porter par cette passion qu’il partageait avec elle.