Le maire Claude Corbeil a dû apporter cette mise au point en ouverture de la dernière séance du conseil, lundi dernier. Quelques citoyens étaient d’ailleurs sur place pour aborder ce point. Chantal Goulet a décrit la situation qui semble être à l’origine de la confusion, alors qu’elle a soutenu que l’agente téléphonique qui l’a contactée lui a indiqué que la Ville de Saint-Hyacinthe était le commanditaire du sondage, ce qui s’est révélé faux. « C’est clair qu’on ne prendra pas d’argent public pour questionner [la population sur] un projet privé. Soyez-en assurés », a affirmé le maire, dissipant les « rumeurs erronées qui ont circulé sur les réseaux sociaux ».
Contactée par LE COURRIER, la vice-présidente aux affaires publiques et aux communications corporatives de Groupe Sélection, Mylène Dupéré, a confirmé que l’entreprise avait bel et bien commandé une étude de marché sur son projet, même s’il ne s’agit pas d’une pratique courante que d’en parler publiquement. Il s’agit d’une étape qui « fait partie du cours normal des choses » dans la réalisation d’un tel projet, a-t-elle commenté. Il n’est par ailleurs pas prévu pour l’instant de rendre publics les résultats de cet exercice.
Selon les citoyens, le sondage réalisé par la firme Léger visait à connaître l’opinion des Maskoutains sur le projet afin d’en évaluer l’acceptabilité sociale. On demandait également aux répondants s’ils avaient participé à la marche de solidarité du 7 octobre.
Priorité ou pas?
Durant la séance, Suzanne Viens a également questionné le conseil sur la priorisation des locataires qui pourraient éventuellement être délogés de la rue Saint-François dans la liste d’attente déjà longue de l’Office d’habitation des Maskoutains et d’Acton. Mme Dupéré a en effet indiqué précédemment dans nos pages qu’ils pourraient être priorisés, alors que la Ville avait assuré le contraire.
Finalement, il semble que les deux versions soient plus proches qu’elles ne le paraissent. « L’Office a des règles qui sont bien précises et qui doivent être respectées. Il ne peut favoriser une personne en dehors de ces règles », a d’abord expliqué le conseiller David Bousquet, qui préside également l’organisme. Par contre, dans le cas qui nous occupe, « si la personne délocalisée obtient un pointage plus élevé que les 300 autres [sur la liste d’attente], effectivement, elle va pouvoir être relogée », a reconnu M. Bousquet. Après la séance, le directeur général Louis Bilodeau a confirmé que le fait d’être visé par une délocalisation constituait un critère important dans la détermination de ce pointage.
Mme Dupéré a par ailleurs assuré que cette question relève uniquement de l’Office et qu’elle a simplement rapporté l’information qui lui avait été partagée. Elle a également lancé une mise en garde contre les « fausses informations » qui se propagent sur les médias sociaux à propos du projet. « Groupe Sélection n’a nullement l’intention de mettre des gens à la rue », a-t-elle affirmé.