27 juin 2024 - 03:00
Les éoliennes dans la MRC des Maskoutains
Nous on est dans le vent (mais pas tant)
Par: Martin Bourassa
Martin Bourrassa

Martin Bourrassa

Ce grand succès de 1963 chanté par Pierre Lalonde est plus d’actualité que jamais dans la MRC des Maskoutains où le dossier des éoliennes prend décidément beaucoup de place depuis le début de la présente année. Attirée par l’odeur du blé sans doute, les grands champs sans trop d’obstacles et l’accessibilité du réseau de distribution, la filière éolienne semble voir dans la région maskoutaine un terreau fertile pour ses activités.

Des entreprises ont sondé le terrain et le vent, ou sont en train de le faire, aux quatre coins de la MRC. Des tractations auraient eu lieu déjà entre l’entreprise privée, au moins deux promoteurs différents, et des agriculteurs de Saint-Hugues, de Sainte-Hélène-de-Bagot, de Saint-Liboire et de Saint-Pie.

Dans certains cas, les promoteurs s’invitent eux-mêmes dans les campagnes sans trop prévenir, comme à Saint-Hugues et à Saint-Pie, ou dans le cas de Saint-Liboire, la firme aurait d’abord prévenu la Municipalité de ses intentions. Personnellement, je préfère de loin la visite qui s’annonce avant.

Ces démarches qui se multiplient ont eu tôt fait d’inquiéter et d’exciter tout ce qui se drape de vertu environnementale et milite avec conviction pour la protection de l’environnement ou encore la défense du territoire agricole dans la MRC. À Saint-Pie, où le maire Mario St-Pierre s’est retrouvé à cheval sur la clôture en étant interpellé d’abord en tant que producteur agricole par un promoteur éolien, les choses se sont envenimées.

Le maire St-Pierre a été accusé par certains militants de s’être placé en situation de conflit d’intérêts, ce qui n’a pourtant pas été démontré jusqu’ici. Il a plutôt pris les moyens pour s’informer des intentions des promoteurs et il s’est retiré du comité mis sur pied par la MRC des Maskoutains pour tout ce qui concerne le dossier éolien. Ni la Municipalité de Saint-Pie ni la MRC des Maskoutains n’a à ce jour statué pour favoriser un promoteur au détriment d’un autre ou pour faciliter l’implantation d’un parc d’éoliennes. Parlant de la MRC, elle n’a eu d’autre choix que de se montrer proactive et elle a bien fait ses devoirs jusqu’ici.

Sans réinventer la roue, mais en s’inspirant de ce qui s’est fait ailleurs, elle a concocté un règlement de contrôle intérimaire afin de calmer les ardeurs de l’industrie et les craintes des opposants. Ambitieux programme dans les deux cas, ces clans ayant des intérêts et des positions divergents.

Contrairement à ce que j’avais écrit le 13 juin à propos de ce règlement, il n’a pas encore été adopté officiellement par le conseil de la MRC. Simplement déposé et soumis à la consultation. Celle-ci s’est d’ailleurs déroulée le 19 juin et nous en dressons le compte rendu dans la présente édition. Saluons les efforts de ceux et celles qui ont bravé la canicule pour entendre ce que la MRC propose. Les esprits ne se sont pas échauffés et c’est tant mieux.

J’estime que ce règlement fait bien ce qu’il a à faire. Il encadre et délimite le terrain de jeu en dictant les règles à suivre et à respecter, pénalités à l’appui. Ce règlement ne ferme pas la porte complètement à l’industrie éolienne, mais pas loin. On ne lui laisse qu’une pointe de tarte de 7 % du territoire sur lequel planter des éoliennes. Mais cette mince ouverture déplaira tout de même royalement aux militants les plus convaincus. Ceux-là n’ont pas tellement été heureux de lire dans LE COURRIER du 13 juin l’expérience plus que positive de la MRC Pierre-De Saurel avec l’industrie éolienne. « Toutes les craintes soulevées à l’époque ne se sont jamais réalisées », a résumé le maire de Sorel-Tracy et président du parc éolien régional qui a été développé et financé avec succès par la MRC. Au point où elle souhaite ajouter un second parc d’éoliennes.

Là-bas, ce sont donc les municipalités qui se partagent les profits. Au rythme des huit premières années, on prévoit que la cagnotte à distribuer sera de 40 M$ sur une période de 20 ans. Oui, c’est beaucoup plus rentable qu’une usine de biométhanisation et peu de gens osent en parler.

Car comme le chante si bien Pierre Lalonde, « À quoi bon en discuter; quand les gens ont leurs idées; ils ne comprendront jamais. »

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image