« Il y a environ 250 profs en ce moment. Est-ce votre réponse donnée au dernier conseil ainsi que la réponse du gouvernement qui les a motivés à être ici, ce soir? Sans doute. Nous croyions que les commissaires travaillaient pour la réussite des élèves, alors nous ne comprenons pas que vous puissiez appuyer un dépôt qui va à l’encontre de tout cela », a lancé le président du Syndicat de l’enseignement Val-Maska (SEVM), Luc Beauregard, aux élus scolaires.
Parmi les mesures déposées par Québec en décembre, l’augmentation du ratio maître/élèves, la fin de la pondération à priori pour les élèves aux besoins particuliers et l’augmentation de la tâche assignée des enseignants sont celles qui font le plus rager les syndiqués.
L’agitation était d’ailleurs palpable cette fois-ci. Les enseignants, qui sont sans convention collective depuis le 31 mars, n’ont pas hésité à acclamer les propos de leur président et à défiler bruyamment autour des commissaires à la fin de la période de questions.
Plus tôt dans la journée, les centaines de professeurs avaient manifesté à l’avant du siège social de la CSSH, sur la rue Sainte-Anne.
De passage à Saint-Hyacinthe pour appuyer les troupes maskoutaines, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Josée Scalabrini, a elle aussi torpillé le conseil des commissaires, leur reprochant de mener une négociation purement monétaire.
« Il faut comprendre que l’école, c’est un investissement et non une dépense. Je veux que les commissaires se prononcent. Ils ont été élus. Ils ne peuvent pas être en accord avec le dépôt. Au nom des élèves, de leur réussite, prononcez-vous comme le fait le reste de la population », a-t-elle demandé.
Le président de la CSSH, Richard Flibotte, a souligné que s’il y avait bien un point sur lequel il était en accord avec les profs, c’était le fait que l’éducation représente un investissement.
Il a toutefois rappelé que les négociations devaient se dérouler à la table de négociation et que les clauses contenues dans l’offre patronale visaient à améliorer la convention collective de part et d’autre.
Dissociation du comité de parents
Les enseignants n’ont pas été les seuls à utiliser la tribune publique du conseil des commissaires pour dénoncer le dépôt patronal.
La présidente du comité de parents de la CSSH, Marie-Josée Continelli, a annoncé aux élus que son groupe, représenté par quatre commissaires parents au conseil, se dissociait de l’offre proposée par Québec.
Dans une missive adressée à Richard Flibotte, le comité de parents a indiqué que ses représentants souhaitaient « demeurer neutres afin d’exercer pleinement leur devoir de représentation des parents ».
« Puisque le conseil adopte et défend la position patronale, les commissaires parents n’ont pas le choix d’être en accord avec lui. Mais nous ne sommes pas d’accord et étant donné que nous n’avons par le droit de vote ni la possibilité de faire inscrire nos interventions au procès-verbal, la période de questions était la seule façon pour nous de faire connaître notre position aux parents », a expliqué Mme Continelli.