10 novembre 2022 - 07:00
carte blanche
Novembre
Par: Christian Vanasse
Christian Willie Vanasse

Christian Willie Vanasse


Vendredi, jour du Souvenir, je vais porter un coquelicot, mais il ne sera pas rouge. Il sera blanc en mémoire de toutes les victimes des guerres, qu’elles soient militaires ou civiles.

C’est une campagne du Collectif Échec à la guerre, dont je suis parrain aux côtés de la journaliste Ariane Émond, de l’auteur François Avard, du dessinateur Jacques Goldstyn et du vétéran et ex-militaire Martin Forgues. Ça fait longtemps que je m’implique auprès de ce mouvement pacifiste, mais honnêtement, c’t’année… c’est difficile.

Quand j’observe la situation de l’Ukraine face à l’agression de la Russie et tout ce qui s’ensuit, j’ai de la misère à renouveler mon adhésion au pacifisme. Pour le moment, désescalader la violente montagne sur laquelle la tension grimpe chaque jour un peu plus, redescendre sur terre, se calmer pis se parler ne semble pas être à l’ordre du jour. Et j’ai ben peur qu’il pleuve encore de la bombe longtemps sur le monde avant qu’on en vienne à ça.

Mais il faudra bien en venir à ça. Sinon quoi? On va écouter à perpét’ des généraux à la retraite vanter aux nouvelles les mérites du dernier modèle de missile antichar, au plus grand bénéfice des Lockheed, Boeing et Dassault de ce monde étrange. Et comme les fusils, les obus et les drones qu’on pulvérise sur le terrain doivent être remplacés dans les entrepôts, les fabricants d’armes et leurs actionnaires vont passer un maudit beau Noël avec sous le sapin une augmentation mondiale des budgets militaires.

Pour acheter la paix, finançons la guerre.

Sincèrement, je ne pense pas que c’est la meilleure solution. C’est pourquoi je reste pacifiste malgré tout. Si ce n’est pas la meilleure solution, ce n’est surtout pas la pire.

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