Le Centre des arts Juliette-Lassonde sera l’une des toutes premières salles au Québec – la deuxième pour être exact – à accueillir cette création originale le samedi 16 septembre. À quelques jours de donner le coup d’envoi à une tournée qui amènera la pièce partout au Québec, l’excitation était palpable.
« C’est comme si on préparait une grande fête, s’est exclamée Sophie Faucher en entrevue téléphonique avec LE COURRIER. On voit aux moindres détails présentement. C’est très exaltant. »
Considérée comme l’une des plus grandes voix de son époque, Maria Callas a laissé une trace indélébile sur la scène lyrique. Encore à ce jour, son legs est omniprésent, même s’il y a plus de 46 ans qu’elle est décédée.
« C’est certainement une chanteuse qui a révolutionné son art, souligne Sophie Faucher. Avant elle, les chanteurs d’opéra ne bougeaient pas sur scène. C’était comme des blocs qui faisaient exprimer leur merveilleuse voix, mais ils ne s’encombraient pas d’une mise en scène et de savoir bouger. On visait la note impeccablement juste. Maria Callas jouait les partitions à la lettre, mais elle disait d’elle-même qu’elle n’était pas une chanteuse qui joue la comédie, mais plutôt une comédienne qui chante. C’était une grande tragédienne. C’est pour ça qu’elle me touche autant. C’était sacré pour elle, la scène. »
Avec Maria Callas, une voix pour être aimée, on plonge dans la fin de la vie de la cantatrice, alors qu’elle vit recluse dans son appartement parisien. La visite de son pianiste accompagnateur Robert Sutherland (Dominic Boulianne) et de son grand ami Giuseppe Di Stefano (Marc Hervieux), un ténor avec lequel elle a livré son ultime tournée, l’amène à replonger dans les différentes époques de sa vie et de sa carrière. On redécouvre alors « la star, la voyageuse, la femme amoureuse et la maman qu’elle n’a pas été », énumère celle qui lui redonne vie sur scène.
Bien qu’il s’agisse principalement d’une pièce de théâtre, l’art lyrique y trouve aussi sa place. « Avec Marc Hervieux qui est là, on serait fou de ne pas le faire chanter », lance Sophie Faucher au bout du fil. Des enregistrements de Maria Callas, tirés d’archives, résonneront donc dans la salle, puis Marc Hervieux se livrera à quelques tours de chant en incarnant Di Stefano.
Une histoire d’amitié
Ce spectacle est le fruit d’une grande histoire d’amitié entre les artisans qui y contribuent. Pour l’écriture de la pièce, Sophie Faucher a fait équipe avec son amie de longue date Anne Bryan, avec qui elle avait étudié au Conservatoire d’art dramatique à l’époque.
Marc Hervieux, autre ami de la comédienne, a également gravité autour du projet dès le début. En plus de jouer et de chanter sur scène, le ténor porte le chapeau de metteur en scène pour la première fois de sa carrière pour cette pièce.
« Il était venu voir la pièce Les leçons de Maria Callas à Québec et il m’avait partagé le désir de faire de la mise en scène, que cette pièce lui avait donné des idées, raconte Sophie Faucher. Je lui ai alors dit que j’avais des idées pour un autre show et il m’a dit que ça le stimulerait encore plus. Avec Anne Bryan, on a donc écrit Une voix pour être aimée. »
Le pianiste Dominic Boulianne, qui complète la distribution, revient quant à lui en terrain connu puisqu’il avait notamment fait partie de la mouture des Leçons de Maria Callas présentée au Théâtre du Rideau Vert il y a plus de 10 ans.
« C’est un groupe parfait », se réjouit Sophie Faucher, visiblement animée par un grand sentiment de fierté en parlant de la création qu’elle et ses complices ont mise sur pied avec le soutien des Productions Martin Leclerc.
