Ce mouvement de personnel n’entraîne aucune perte d’emplois comme telle, mais fait tout de même disparaître 200 emplois à Saint-Hyacinthe. À terme, il resterait toutefois une quarantaine d’employés dans ce qui deviendra l’ancien siège social.
La nouvelle a été annoncée par l’entreprise hier, mercredi, à 13 h, par l’envoi d’un communiqué sur le fil de presse. « Après plus de 30 ans à Saint-Hyacinthe, Olymel prend la décision de consolider ses opérations en regroupant ses activités administratives et de distribution dans un grand centre stratégique à Boucherville, tandis que l’entreprise va conserver des usines importantes dans la région de Saint-Hyacinthe. […] L’ensemble des membres de la direction se joint à moi pour exprimer notre plus vive reconnaissance aux diverses autorités municipales et régionales pour leur accueil et leur collaboration depuis le tout début d’Olymel. La création de ce nouveau centre stratégique permettra de réaliser des économies d’argent et de temps importantes, de gagner en efficacité et de favoriser une meilleure gestion de tous les dossiers en rapprochant les équipes », a déclaré le président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais.
Le nouveau siège social sera situé sur le boulevard de Montarville à Boucherville où quelque 195 employés seront déplacés de l’été 2024 au début de l’année 2026. Les gens concernés bénéficieront d’un accompagnement rapproché pendant la période de transition pouvant aller jusqu’à 27 mois, facilitant l’adaptation à ce changement, a mentionné Olymel. Seules les équipes responsables de l’approvisionnement pour l’Est du Canada demeureront à Saint-Hyacinthe dans le but de favoriser une plus grande proximité avec les sites de production.
Selon nos informations, une quarantaine d’emplois seraient donc maintenus à Saint-Hyacinthe. Ce chiffre pourrait toutefois être revu à la hausse et même atteindre la centaine une fois qu’Olymel aura complété son projet d’optimisation du secteur de la distribution et dans ses activités administratives.
Les réactions
Joint par LE COURRIER quelques minutes après cette annonce majeure, le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, peinait à trouver ses mots. « C’est une surprise et une énorme déception, a-t-il déclaré tout de go. La perte de 195 bons emplois, ce n’est pas quelque chose de facile à apprendre. Du côté de la Ville, nous ignorions ce qui se tramait, nous avons été mis devant le fait accompli. Je comprends que tous les employés seront transférés et qu’il n’y aura pas de perte d’emplois, c’est donc une consolation. J’espère qu’on ne perdra pas de résidants et que les employés qui demeurent chez nous vont voyager. »
Du côté de Saint-Hyacinthe Technopole, la directrice générale Karine Guilbault n’a pas caché sa déception.
« Bien qu’il n’y ait pas de pertes d’emplois annoncées, on ne peut que se désoler que des emplois de qualité soient déplacés sur un territoire voisin. Faut-il le rappeler, la région maskoutaine est la principale zone de production porcine au Québec. Avec la disparition, au cours des dernières années, des installations d’abattage et de transformation d’Olymel et maintenant le déménagement de son siège social, notre région aura perdu une large part des retombées économiques liées à cette filière. Dans ce contexte, cette décision est difficile à avaler. Pour la suite des choses, nous espérons être en mesure de travailler avec Olymel à la consolidation sur notre territoire de ses installations de transformation aviaires qui représentent tout de même près de 1000 emplois chez nous. »
Selon notre plus récent palmarès des 200 plus grandes entreprises de la MRC des Maskoutains publié le mois dernier, Olymel arrive en troisième place avec près de 1600 employés dans la région de Saint-Hyacinthe, dont 602 à son usine de Saint-Damase et près de 500 à ses installations industrielles du secteur Sainte-Rosalie.
