27 juin 2024 - 03:00
Olymel Sainte-Rosalie : les syndicats ont en marre des inégalités vécues par les travailleurs immigrants
Par: Zineb Guennoun | Journaliste de l'Initiative de journalisme local
Une trentaine de manifestants se sont fait entendre au siège social d’Olymel de Saint-Hyacinthe le 4 juin. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

Une trentaine de manifestants se sont fait entendre au siège social d’Olymel de Saint-Hyacinthe le 4 juin. Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

C’est devant le siège social d’Olymel à Saint-Hyacinthe que le Syndicat des employé(e)s de l’usine de transformation de volaille de Sainte-Rosalie – CSN s’est rassemblé le 4 juin pour dénoncer les disparités de traitements réservés aux travailleurs immigrants qui ont également pris part à cette manifestation.

« Une trentaine d’employés étrangers temporaires travaillent chez Olymel depuis 2022. L’employeur ne respecte pas le contrat établi entre les parties concernées. Dans le contrat, il est stipulé que les travailleurs étrangers temporaires doivent travailler 30 heures par semaine, alors que dans le cas présent, leurs heures de travail sont réduites », a relevé Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN.

Elle fait savoir que ces employés étrangers travaillent sur demande selon les besoins de l’employeur. « On fait venir ces gens qui se retrouvent finalement à travailler moins de 30 heures par semaine. »

Selon Mme Herbeuval, il ne s’agit pas de l’unique irrégularité entre les deux parties. Elle atteste que des caméras ont été installées auparavant dans les logements des travailleurs étrangers. « Les préposés à l’entretien ménager ont libre accès aux appartements sans aviser les résidents. On a brimé leur intimité et on ne respecte pas les conditions énoncées dans le contrat de travail avant leur arrivée au Québec. Dans la convention collective, on leur promet un certain nombre de choses que l’employeur ne respecte pas à la fin. »

Mme Herbeuval indique que le syndicat a réussi à faire enlever ces caméras grâce à son intervention auprès de l’employeur. « C’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé d’aller manifester devant le siège social, pour dénoncer la situation que vivent ces travailleurs. Il est inconcevable de laisser un employeur agir de la sorte, quel que soit le travailleur, qu’il soit étranger ou non. On veut dénoncer le fait qu’on brime leurs droits. »

Annette Herbeuval souligne que de nombreuses interventions ont été faites pour sensibiliser l’employeur avant de décider de manifester devant le siège social de l’avenue Pratte. « On ne dénonce pas des disparités comme ça du jour au lendemain. Cela fait longtemps que cette situation irritante persiste. On trouve qu’il y a de moins en moins de travailleurs qui sont respectés dans leurs droits. »

La secrétaire générale de la Fédération du commerce (CSN), Nancy Mathieu, révèle que ces travailleurs étrangers temporaires ont été les derniers à être embauchés chez Olymel de Sainte-Rosalie. « Ils ont été affectés à des postes qui n’existaient pas dans la convention collective. Le syndicat a discuté avec l’employeur pour leur accorder un poste existant dans ladite convention. Depuis leur embauche, ces travailleurs étrangers ont été placés dans une équipe “volante” non conventionnée pour ne pas créer de nouveaux postes à cause des absences, des vacances et des congés d’autres employés. »

Mme Mathieu explique que les travailleurs étrangers temporaires dépendent de leur employeur puisqu’ils ont des permis de travail fermés avec Olymel. « Ils sont obligés de travailler que pour cet employeur. Dans la convention collective, les heures prédéfinies sont entre 34 et 36. Il y a un certain nombre d’heures garanties par semaine à respecter. On leur a promis beaucoup de choses et, en fin de compte, cet engagement n’est pas respecté. On a essayé d’arriver à un accord, mais l’employeur ne déploie pas d’efforts pour régler cette situation qui contrevient à la convention collective. Cela dure depuis plusieurs mois », regrette Mme Mathieu.

Jointe par LE COURRIER, Audrey Giboulet, directrice intérimaire des communications corporatives d’Olymel, précise que l’usine de Sainte-Rosalie compte 450 employés et que seulement une vingtaine d’entre eux ont pris part au rassemblement du 4 juin. « La manifestation est en lien avec un litige sur une clause de la convention collective déjà en arbitrage. D’ailleurs, cette même journée avait lieu une audience devant l’arbitre de grief. Du côté d’Olymel, nous sommes assurés d’être de bonne foi et de respecter les clauses de la convention collective. Puisque le litige est actuellement en arbitrage, nous ne commenterons pas davantage. »

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