7 novembre 2019 - 15:02
Fin du Festival du maïs de Saint-Damase
« On ne pouvait plus offrir la même qualité »
Par: Olivier Dénommée

Germain Chabot et Yvon Blanchette, respectivement président et secrétaire-trésorier du comité organisateur du Festival du maïs, ont admis que la perte du terrain utilisé pour les derbys de démolition a été le début de la fin pour leur festival. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Germain Chabot et Yvon Blanchette, respectivement président et secrétaire-trésorier du comité organisateur du Festival du maïs, ont admis que la perte du terrain utilisé pour les derbys de démolition a été le début de la fin pour leur festival. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La trentième édition du Festival du maïs de Saint-Damase, qui a attiré environ 25 000 visiteurs entre le 31 juillet et le 3 août derniers, aura finalement été la dernière. Après avoir trouvé un nouveau terrain pour les derbys de démolition, attraction-clé du festival, le comité organisateur a fait face à d’autres complications qui l’ont amené à prendre la dure décision de mettre fin à l’aventure.

Yvon Blanchette, secrétaire-trésorier du comité, et Germain Chabot, président, ont rencontré LE COURRIER pour expliquer les raisons de cette volte-face. « Pendant le festival, beaucoup de gens me demandaient de trouver une solution pour le derby. C’est là que j’ai offert mon terrain. Mais la semaine après cette annonce, on a reçu un appel de la CPTAQ [Commission de protection du territoire agricole du Québec] nous disant qu’elle avait reçu une plainte », raconte M. Chabot.

Pour pouvoir tenir les derbys sur sa terre, il aurait fallu faire une demande d’autorisation, qui impliquerait selon lui un changement de règlement municipal et à la MRC, puis de défendre ce dossier devant la Commission. « Ça aurait pris entre 8 et 18 mois et on ne sait même pas si ça aurait passé. Est-ce qu’on peut vraiment organiser un festival sans savoir si on aura un terrain? », lance le président.

Question de qualité

D’autres options ont été explorées par le comité pour trouver une solution de rechange, dont l’idée d’utiliser un espace vacant appartenant à Exceldor. Idée qui a rapidement été abandonnée. « On n’a pas encore reçu de réponse à notre demande, mais cet espace ne nous aurait permis que d’accueillir 3000 personnes alors que l’on pouvait recevoir de 5000 à 6000 personnes juste pour les derbys. Les autres visiteurs, on les met où? C’est sans parler des désagréments d’installer du derby, loin d’être silencieux, en plein cœur de la municipalité. On est venus à la conclusion qu’il était impossible dans les circonstances d’offrir la même qualité à nos visiteurs », s’est résigné M. Chabot.

Yvon Blanchette dit que c’est « par respect » pour les visiteurs que le Festival du maïs tire sa révérence après une 30e édition couronnée de succès plutôt que d’étirer la sauce une année de plus et de risquer de décevoir des habitués qui ont des attentes élevées. « On ne voulait pas que les gens en aient moins pour le même prix : à cause des coûts fixes, on ne pouvait pas baisser le prix des billets et on sait que juste miser sur les spectacles ne serait pas viable », mentionne-t-il. Depuis que la décision est prise, les blocs de béton utilisés pour le derby et quelques estrades que possédait l’équipe du festival auraient déjà trouvé preneurs.

Redonner à la communauté

Le comité organisateur ne cache pas sa déception d’annoncer la fin du Festival du maïs, mais en profite pour remercier ses nombreux bénévoles qui ont fait le succès de l’événement pendant 30 ans. Germain Chabot ne doute pas que certains d’entre eux trouveront une autre activité à Saint-Damase à faire rayonner.

Quant aux sommes restées dans les coffres du Festival du maïs, elles seront redistribuées à la communauté, assure M. Blanchette. « Un comité de trois personnes va faire des dons à des écoles, des organismes locaux et aux loisirs. On pense pouvoir redistribuer cet argent pendant une dizaine d’années ». « C’est grâce aux gens de chez nous que le festival a connu un tel succès. C’était important que cet argent leur revienne », poursuit M. Chabot.

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