8 septembre 2011 - 00:00
Industrie du meuble
On se mobilise pour éviter le pire à Saint-Pie
Par: Jean-Luc Lorry
« Le Groupe Lacasse est là pour rester », jure René Vincelette, vice-président des ressources humaines du Groupe Lacasse.

« Le Groupe Lacasse est là pour rester », jure René Vincelette, vice-président des ressources humaines du Groupe Lacasse.

« Le Groupe Lacasse est là pour rester », jure René Vincelette, vice-président des ressources humaines du Groupe Lacasse.

« Le Groupe Lacasse est là pour rester », jure René Vincelette, vice-président des ressources humaines du Groupe Lacasse.

Le milieu économique et politique maskoutain interpelle d'urgence les deux paliers gouvernementaux pour assurer la survie du l'industrie du meuble dans la région, plus particulièrement à Saint-Pie. Un geste qui vise à éviter le pire. Et on craint que le pire ne se manifeste par la fermeture prochaine du Groupe Lacasse.

Cette éventualité circule dans le milieu, a pu constater LE COURRIER. Plusieurs sources à qui nous avons parlé ces derniers jours ont dit craindre pour l’avenir du fabricant de mobilier de bureau situé dans le parc industriel de Saint-Pie, même qu’une fermeture potentielle en date du 31 décembre a été avancée.

Une possibilité qui fait bondir la haute direction du Groupe Lacasse qui s’empresse d’ailleurs de nier le tout avec l’énergie du désespoir. « Cette rumeur de fermeture est complètement farfelue. Le Groupe Lacasse est là pour rester », jure avec fermeté René Vincelette, vice-président des ressources humaines du Groupe Lacasse.Propriété de la multinationale américaine Haworth, Lacasse emploie quelque 400 personnes et se remet plutôt bien après de jours plus difficiles, selon M. Vincelette.En raison de la baisse prolongée des commandes, la direction avait été contrainte de fermer la division Phoenix, son second centre de production de Saint-Pie en début d’année provoquant le licenciement de 67 employés. « Nous sommes très solides et notre usine fonctionne à plein régime. Notre banque est notre maison-mère et nous avons une bonne relation avec elle », précise René Vincelette.Interrogé sur les rumeurs de fermeture, le président local du syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP) affilié à la FTQ, Martin Deschenaux a dit n’« être au courant de rien ».

Pendant ce temps chez Dutailier

Voisin de Lacasse, le Groupe Dutailier, spécialisé dans la conception et la fabrication de fauteuils et de tabourets, tente lui aussi de sauver les meubles.

« Le marché américain ayant ralenti plus que jamais, notre porte de sortie est de développer nos produits pour le marché canadien », indique Roch Bilodeau, vice-président finances et administration du Groupe Dutailier. En raison d’une baisse drastique de la demande, la direction du Groupe Dutailier a été contrainte de fermer les portes de son usine Meubles EG située en Mauricie l’hiver dernier afin d’opérer un repli stratégique vers Saint-Pie. Cette décision avait entraîné la perte d’une quarantaine d’emplois à Sainte-Anne-de-la-Pérade.Lacasse et Dutailier, deux entreprises majeures de la MRC des Maskoutains, sont lourdement touchées par la hausse du dollar canadien associée à l’effondrement de l’économie américaine et à une concurrence asiatique féroce. Dans la MRC des Maskoutains, entre 2001 et 2010, l’industrie du meuble a connu une baisse de ses emplois de l’ordre de 42 %, soit une perte de 1116 emplois.

Comité d’action local

Ce printemps, un comité d’action local pour la survie de l’industrie du meuble dans la région a été créé autour du CLD Les Maskoutains pour venir en aide plus spécifiquement aux Groupes Lacasse et Dutailier.

Il est composé du maire de Saint-Pie, Pierre St-Onge, des députés provinciaux de Saint-Hyacinthe et d’Iberville, Émilien Pelletier et Marie Bouillé, de la députée fédérale de Saint-Hyacinthe-Bagot, Marie-Claude Morin, du directeur général du CLD Les Maskoutains, Mario De Tilly et de Sylvain Garneau et Fernand Fontaine, respectivement présidents du Groupe Lacasse et Dutailier.Ce comité vient d’adresser une lettre à plusieurs autorités politiques du pays, dont les premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest. Une lettre qui ne fera rien pour calmer la machine à rumeurs. « Depuis quelques mois, plusieurs entrepreneurs ont choisi la voie de l’innovation en offrant constamment de nouveaux modèles de meubles à leurs clients. Ceci entraîne des investissements importants en termes de R et D. De même, ils doivent de plus en plus souvent livrer leurs marchandises par petits lots, ce qui entraîne des contraintes de logistique et des coûts de transport plus élevés. Cette flexibilité, bien que nécessaire à leur survie, met énormément de pression sur le fonds de roulement des entreprises, d’autant plus que les entrepreneurs du secteur ne peuvent pas compter sur les prix de vente au détail pour augmenter leurs revenus », mentionne cette lettre.Parmi les pistes de solutions, on suggère entre autres de prolonger les programmes RENFORT er PSIF qui sont administrés par Investissement Québec. Ils ont tous les deux pris fin le 31 mars dernier. « Notre démarche aujourd’hui est de sensibiliser le gouvernement provincial à l’importance capitale de cette industrie dans notre région. C’est une industrie condamnée à innover ou à périr », laisse entendre Mario De Tilly, directeur général du CLD Les Maskoutains. Il estime que l’industrie du meuble doit être soutenue par les instances gouvernementales au même titre que l’industrie automobile et aéronautique.Le maire de Saint-Pie, Pierre St-Onge, n’a pas retourné nos appels.

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