La seule chose sur laquelle on peut vraiment s’entendre au Québec, c’est qu’on ne s’entend pas et personne ne peut commencer un texte par : « Tout le monde s’entend pour dire que… ». Parce que c’est pas vrai. On s’entend sur e-rien. Zéro comme dans Ouellet. La preuve, y en aura sûrement pour ne pas être d’accord avec moi.
Jeunes/vieux, riches/pauvres, hommes/femmes, gauche/droite, Montréal/Québec, Montréal/régions, Montréal/et le reste de la province, personne s’entend. Et ne croyez pas qu’on va pouvoir régler rapidement des histoires d’accommodements, de voiles et de crucifix quand ça nous a pris 30 ans pour s’entendre sur la couleur de la margarine.
Notre sport national est le débat qui finit pas et qui transforme l’agora en aréna. Et si on devait collectivement perdre la mémoire jusqu’à en oublier notre devise, on se rappellerait encore de s’ostiner sur le maudit but d’Alain Côté. Qui n’était pas bon, soit dit en passant.
C’est pas mieux ailleurs et quand on se compare, c’est assez désolant de se consoler. Par la langue, la religion ou la pigmentation de notre peau on trouve toutes sortes de façon de se fâcher, se diviser, s’entretuer. Certains pensent qu’une guerre est la seule solution. Mais personne ne s’entendra sur l’ennemi.
Sauf si… ce sont des extraterrestres. Une armée de pieuvres vertes géantes avec un œil et un gros globe sur la tête qui arrivent de l’espace en tirant partout avec leurs petits lasers! Ça! Ça nous souderait l’humanité solide. Nos différences de sexe, de couleur ou de Dieu, on s’en foutrait pas mal!
Un ennemi commun. C’est ce qui nous manque pour avoir la paix. Mais en attendant les invasions extraterrestres on pourra toujours se pratiquer sur la carpe asiatique.