Car la Lincoln Continental qui, précisons-le, n’a rien à voir avec la grosse Lincoln du même nom décédée il y a deux décennies, est un véhicule au charme indéniable, destiné à plaire autant aux amateurs de confort opulent qu’aux conducteurs exigeants.
Physiquement, la Lincoln Continental est spectaculaire. Sa longue silhouette, malgré sa taille imposante, ne donne pas d’impression de lourdeur, grâce notamment à quelques détails bien pensés. C’est le cas, notamment, de la grille de calandre exceptionnellement stylée et des phares qui affichent le logo Lincoln dans leur format. Mais ce qui attire surtout le regard, c‘est l’attention au détail : un simple regard sur les poignées de portières, intégrées avec délicatesse dans la ligne inférieure des glaces latérales, vous convaincra.
Même vue de l’arrière, les feux et les découpes sont suffisamment stylés pour créer une allure de charme, sans trop en imposer. Car la Lincoln Continental affiche cette personnalité assurée qui attire le regard sans pour autant être clinquante.
Tout a été conçu pour créer une véritable atmosphère. Il suffit d’approcher du véhicule, par exemple, clés en poche, pour voir s’illuminer les feux avant et des lumières d’accueil latérales qui, en plus d’éclairer le chemin, projettent au sol le logo Lincoln.
Opulence et confort
Dans l’habitacle, oubliez votre environnement. Une fois assis à l’intérieur, vous retrouvez comme il se doit des matériaux nobles et une allure d’une opulence affichée, mais pas extravagante. Les sièges, réglables en 30 positions (chaque jambe peut même être réglée individuellement), offrent évidemment une position de conduite irréprochable, une fois qu’on l’a trouvée. Les sièges, chauffants et massants à l’avant, sont un exemple de confort.
Le tableau de bord est un peu chargé, notamment en raison de l’écran multimédia central, mais sans trop de débordement. Il est vrai que l’absence d’un levier de transmission, remplacé par des boutons logés dans le panneau central, vient aussi ajouter au nombre des commandes, mais le tout n’est pas véritablement dérangeant.
Les réglages de la colonne de direction permettent aussi de compléter une position irréprochable. Quant aux passagers arrière, ils profitent d’un espace plus qu’abondant, et peuvent savourer la sonorité du système audio Revel optionnel dont la qualité est digne d’une salle de concert. Même ma voix charmante, chantonnant au rythme des succès, n’a pas réussi à rendre la sonorité déficiente!
Conduite confortable
Si vous souhaitez une grande berline aux prétentions sportives, passez cependant votre chemin avec la Lincoln Continental. Elle a clairement comme mission de rendre les déplacements les plus confortables possible, et y parvient avec brio.
Ma version d’essai était dotée d’un 3,0 litres V6 de 400 chevaux. Plus que suffisant, croyez-moi, pour affronter n’importe quelle berline du genre. Mais Lincoln n’a pas voulu pousser en ce sens. Alors, comme un géant tranquille, la Continental offre plutôt une randonnée bien dosée, montée sur des suspensions bien calibrées et dotée d’un rouage intégral d’une capacité exemplaire.
Attention, n’interprétez pas mes propos négativement. Quand elle le veut, la Continental est capable de rugir (même si on aimerait parfois une réponse de la boîte automatique 6 rapports un peu plus rapide). Le problème, en fait, c’est qu’elle n’a pas été créée pour cela.
Du haut de sa sage aristocratie, la voiture sait qu’elle peut se comparer aux meilleures, mais n’a pas besoin de le faire. Oui, ses accélérations peuvent être nerveuses, mais à son volant on préfère savourer quelques secondes supplémentaires de confort et de massage.
Ne la provoquez pas cependant, car bien que ses suspensions soient essentiellement calibrées pour rendre la randonnée plus douce, elles peuvent aussi se raffermir en trajectoire serrée, et permettre une conduite plus inspirée.
La Lincoln Continental revit avec une personnalité plus agréable et nettement plus moderne. Et pas trop dispendieuse. Attention, la grande Américaine a refait son entrée. Et de façon royale de surcroît!