Si le projet de loi a été adopté sous bâillon par l’Assemblée nationale le week-end dernier à Québec, les deux crucifix que l’on retrouve dans les salles d’audience du palais de justice de Saint-Hyacinthe n’ont toujours pas bougé, a constaté LE COURRIER, mercredi matin.
Le premier trône toujours fièrement dans la salle d’audience numéro 1 près de l’entrée principale et le second, plus majestueux et impressionnant, surplombe la chaise occupée par le juge dans la salle d’audience numéro 2, située à l’étage du bâtiment.
On ignore encore quand l’on procédera au retrait des deux ornements religieux, mais il semble assuré que l’opération sera bientôt ordonnée. C’est du moins l’assurance qu’avait donnée récemment la ministre de la Justice Sonia Lebel à ce sujet. Selon différents reportages, on retrouverait toujours une quinzaine de crucifix dans 11 palais de justice à travers le Québec.
Si le premier ministre François Legault se disait à l’aise avec la présence de crucifix dans les palais de justice et à l’Assemblée nationale après son élection, le débat autour du projet de loi sur la laïcité de l’État aurait incité son gouvernement à revoir sa position initiale. La ministre Lebel a laissé entendre que le retrait des crucifix des palais de justice s’inscrivait dans un souci de cohérence en regard du Projet de loi 21 qui interdira entre autres aux juges et aux procureurs de la Couronne de porter des signes religieux. « L’intention est d’ajuster effectivement la neutralité de la salle de cour avec la neutralité exigée du juge. »
En ce qui concerne le crucifix qui se trouve sur les murs de la salle du conseil municipal de la Ville de Saint-Hyacinthe, le maire Claude Corbeil a confié récemment qu’il n’avait pas l’intention de le décrocher, à moins d’y être forcé par Québec.