31 juillet 2025 - 03:00
Paratonnerres sur les églises : une protection fiable, mais pas infaillible
Par: Adaée Beaulieu
Plusieurs paratonnerres sont visibles tout au haut de la structure de la cathédrale de Saint-Hyacinthe. La mise à la terre est même protégée de façon à éviter tout acte de vandalisme. Photo | Le Courrier ©
Plusieurs paratonnerres sont visibles tout au haut de la structure de la cathédrale de Saint-Hyacinthe. La mise à la terre est même protégée de façon à éviter tout acte de vandalisme. Photo | Le Courrier ©
Bien que toutes les églises du Diocèse de Saint-Hyacinthe soient munies de paratonnerres, un tel dispositif n’est pas infaillible à 100 %. C’est ce qu’a tenu à mentionner le vicaire général du Diocèse, Serge Pelletier.

L’information a été confirmée par Daniel Désormiers, propriétaire d’Entreprises D. Désormiers, une entreprise de la Montérégie spécialisée dans l’installation de paratonnerres. M. Désormiers en a installé sur de nombreuses églises, lui qui détient également une entreprise de réparations de cloches d’église, Léo Goudreau et Fils.

Bien qu’un paratonnerre soit l’équipement le plus fiable disponible au Canada contre la foudre, selon M. Désormiers, il n’est pas impossible qu’elle cause tout de même des dommages aux immeubles qui en sont munis. L’expert a expliqué qu’en moyenne, la foudre frappe la région maskoutaine 32 fois par an, soit cinq fois plus souvent qu’il y a 25 ans. Sur un rayon de 25 km2, ce sont 150 éclairs qui peuvent apparaître du même coup. La force de la foudre varie de 5 à 100 millions de volts.

Des vérifications essentielles

Pour réduire les risques, un paratonnerre doit être bien utilisé. Son principe est assez simple : il capte la foudre, puis la redirige vers le sol à l’aide de câbles. Des tiges de mise à la terre permettent ensuite de dissiper la foudre dans le sol.

Sur les églises, le réseau de captation est constitué de tiges métalliques installées au point le plus haut, le clocher, ainsi que sur les pentes du toit souvent visible à l’arrière et sur les côtés du bâtiment.

Pour savoir s’il est essentiel de faire installer un paratonnerre sur un bâtiment, son propriétaire peut s’adresser à une entreprise spécialisée dans ce domaine. Elle fera alors un calcul pour savoir si le risque est peu ou très élevé que le bâtiment soit touché par la foudre.

Une fois installé, et pour être efficace, un paratonnerre doit être vérifié visuellement chaque année par une entreprise reconnue, peu importe le type de bâtiment. Le gouvernement du Québec a rendu cette mesure obligatoire en 2013 et cette norme est appliquée par la Régie du bâtiment.

Selon Daniel Désormiers, les assureurs font des vérifications beaucoup plus serrées en ce sens depuis ce temps. D’ailleurs, toutes les églises du Diocèse de Saint-Hyacinthe sont assurées contre la foudre, a mentionné le vicaire Pelletier.

M. Désormiers s’est souvenu qu’il y a une dizaine d’années, les câbles à l’intérieur de l’église de Saint-Liboire ont dû être remplacés après que la foudre eut frappé. Il y avait un paratonnerre, mais il ignore s’il avait été inspecté.

À l’inverse, il a raconté qu’il y a deux ans, à Cacouna, son entreprise a terminé de réparer le paratonnerre de l’église à midi et qu’à 13 h 30, la foudre l’a frappé. Les citoyens ont vu la boule de feu longer les câbles, preuve que le paratonnerre a fait son travail malgré la force de la foudre.

En l’absence de paratonnerre, la foudre peut faire des ravages considérables. En 1979, l’église de Saint-Hugues a été complètement ravagée par un incendie causé par la foudre. Les flammes ont attaqué le toit qui s’est finalement effondré. Deux ans plus tôt, lors de travaux de réfection, le paratonnerre avait été retiré et jamais remis en place.

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