19 novembre 2015 - 00:00
Paris et nous
Par: Martin Bourassa

Je n’avais pas envie d’écrire sur Paris. Vraiment pas. Mais ­comment faire autrement? ­Discuter en long et en large d’un sujet local, d’un centre de congrès par exemple, en ­rajouter une couche sur le tas, semble bien futile à la vue de tout ce qui s’écrit et ce qui se dit au sujet des carnages de Paris.

Pour une fois, nous serons tous d’accord sur l’évidence de parler de carnages. Le mot n’est pas trop fort, ni charrié. C’est l’évidence même.

Les images et le lourd bilan ne mentent pas. Il est question de 129 morts et 352 blessés. Il y a la façon utilisée pour ­semer la terreur surtout.

D’autres évidences qui sautent aux yeux? Disons-le tout de go, notre nouveau ­premier ministre a bien mal paru. Justin Trudeau a eu l’air d’un enfant d’école devant les caméras vendredi soir. Sa déclaration brouillonne et maladroite était gênante.

Il y a le ton et la manière. Dans les deux cas, il s’est royalement planté, aidé de ses proches conseillers qui ont été incapables de lui préparer une déclaration inspirée.

Il aurait dû se limiter à une simple déclaration. Au lieu de cela, il a répondu à quelques questions des journalistes, grâve erreur, et il n’était tout simplement pas préparé à ça.

Parlant de préparation, le Canada s’active ces jours-ci à mettre en branle l’accueil ­massif de réfugiés syriens. Dans le contexte actuel, à peu près tout le monde s’entend pour dire qu’il sera impossible de respecter la promesse libérale d’accueillir 25 000 réfugiés syriens au Canada d’ici 2016, dont près de 6000 au Québec. Tant mieux.

On s’entend qu’on ne peut pas faire de compromis sur la sécurité et encore moins tourner les coins ronds avec le ­processus de sélection, sous prétexte qu’il faut respecter à tout prix une promesse électorale. Il faut prendre le temps de bien faire les choses et de recevoir correctement ces migrants à la recherche d’une terre d’accueil hospitalière.

On sait d’ailleurs que Saint-Hyacinthe fait partie des 13 villes ciblées au Québec pour recevoir une partie de ces réfugiés. Il ne faut pas s’en étonner si on tient compte de nos succès passés au niveau de l’accueil d’immigrants. Localement, on sent ­toutefois qu’il reste encore bien des ficelles à attacher afin de recevoir une bonne ­centaine de réfugiés, peut-être un peu plus ou un peu moins. La Ville et ses partenaires du milieu de la santé et de l’éducation doivent se réunir la semaine prochaine pour discuter d’une stratégie commune. C’est à ce moment que l’on pourra mesurer l’ampleur du chantier.

Le travail au niveau logistique et au niveau de la coordination sera donc crucial.

On devine que le milieu communautaire sera une fois de plus appelé à la rescousse, à travers des organismes comme Forum 2020, la Maison de la famille des ­Maskoutains, le centre de bénévolat et la Moisson maskoutaine pour ne nommer que ceux-là.

N’en doutez pas une seule minute, c’est sur les épaules de ces organismes de terrain que reposera tout le succès de l’opération. On demande beaucoup aux organismes communautaires, sans leur offrir tout le soutien et la reconnaissance qu’ils méritent.

Méfions-nous en terminant des agitateurs publics et des polémistes qui attisent la peur de l’étranger et font des amalgames. Il y en a ici comme ailleurs. C’est évident.

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