À l’instar de son chef de parti, Thomas Mulcair, dont les attaques ont été les plus virulentes envers Stephen Harper, Brigitte Sansoucy a rejeté l’accord de libre-échange survenu entre le Canada et 11 autres pays, lundi.
« Je ne me sens pas liée à une entente qui mettra en péril nos agriculteurs. Dans le comté, ce sont plus de 250 entreprises familiales qui seront touchées par cette entente », a affirmé Mme Sansoucy, en entrevue avec LE COURRIER.
Dans le cadre du PTP, le Canada permettra un accès limité et graduel aux marchés sous gestion de l’offre. Ainsi, les pays étrangers pourront accaparer 3,25 % du secteur des produits laitiers, 2,3 % de celui des oeufs, 2,1 % pour le poulet, 2 % pour le dindon et 1,5 % des oeufs d’incubation.
Dès l’entrée en vigueur du traité, qui devra être ratifié par le Parlement du Canada, une compensation financière de 4,3 G$ sur une période de 15 ans sera offerte aux agriculteurs par le gouvernement canadien.
« En offrant des compensations financières plutôt que de défendre les agriculteurs, Stephen Harper a fait fausse route, car les compensations seront insuffisantes à long terme. Nous avons un modèle d’entreprise agricole basée sur les générations qui ne sera plus viable », a martelé la candidate néodémocrate, reprochant à Stephen Harper de laisser filer au compte-goutte les clauses de l’entente.
De passage samedi sur la ferme laitière Delapointe, à Upton, Thomas Mulcair avait réitéré que le NPD se battrait pour préserver dans son intégralité le système de gestion de l’offre. « Un gouvernement du NPD n’acceptera aucune entente qui mettra en péril nos fermes familiales. [Nous] ne serons liés à aucune entente secrète signée par Stephen Harper à la veille des élections », a tranché M. Mulcair.
« Accord historique » selon Léveillé
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le candidat conservateur de Saint-Hyacinthe, Réjean Léveillé, a accueilli la conclusion du PTP. Il a qualifié l’entente « d’accord historique » aux « possibilités immenses pour les Canadiens ».
« Notre chef a fait preuve de respect. Les autres pays ne nous demandaient rien de moins que l’abolition de la gestion de l’offre et notre gouvernement s’est tenu debout. Il a été responsable », a affirmé au téléphone M. Léveillé, ajoutant que plus de 60 % des membres de l’UPA n’étaient pas sous le système de gestion de l’offre et souhaitaient faire partie de l’entente.
Également en entrevue téléphonique avec LE COURRIER, le ministre d’État à l’Agriculture, Maxime Bernier, a rappelé que même avant que ne soit conclue l’entente de libre-échange, le système de gestion de l’offre permettait déjà « un niveau minime d’importation ».
ll a souligné que malgré la brèche créée par le PTP dans la gestion de l’offre, de 92 à 98 % du marché, selon les secteurs, étaient toujours réservés aux producteurs canadiens.
Réjean Léveillé a soutenu que la région maskoutaine bénéficierait des retombées du PTP dans des secteurs tels que la modernisation des usines ou encore la production de porcs.