Un décret permettrait de court-circuiter la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) qui a rendu le 29 juin une orientation préliminaire négative dans ce dossier.
« Il s’agit d’un dossier super important. J’ai rencontré René Proulx [président-directeur général d’Exceldor] à plusieurs reprises. Un décret va à l’encontre des règles. Nous demandons plutôt à Exceldor de travailler avec les gens du milieu pour trouver une solution », a indiqué récemment Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.
M. Fitzgibbon était questionné par LE COURRIER en marge d’une conférence de presse virtuelle sur l’innovation dans le secteur manufacturier.
Lors de son passage devant la Chambre de commerce locale en février, le ministre Fitzgibbon avait déjà signifié sa prudence à propos d’un décret. « Nous avons cette liberté en effet, mais ce n’est pas ce que nous souhaitons. La CPTAQ a un rôle à jouer et sa raison d’être pour protéger les terres agricoles. Il faut être prudent pour ne pas miner son autorité », nous avait répondu Pierre Fitzgibbon.
Du côté d’Exceldor, on a confirmé que des échanges ont eu lieu dernièrement avec différents intervenants au dossier, dont le ministre Fitzgibbon, question de garder tout le monde à jour. Quant à la décision de Québec par rapport à l’utilisation du décret, il n’y a toujours rien de statué pour l’instant, affirme Gabrielle Fallu, conseillère principale en relations publiques pour la coopérative.
Contacté par LE COURRIER, le cabinet du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, s’est fait avare de commentaires sur le dossier.
Lors de son passage à Saint-Hyacinthe à la fin août, le premier ministre François Legault avait mentionné qu’il favorisait un compromis entre les parties impliquées, son « premier choix », plutôt que d’avoir recours au décret.
Actuellement, Exceldor se concentre à la préparation de sa prochaine audience devant la CPTAQ, où elle tentera, de concert avec la MRC des Maskoutains et la Ville de Saint-Hyacinthe, de convaincre les commissaires de revenir sur leur orientation préliminaire défavorable et d’accorder la demande de dézonage des terres agricoles au sud de l’autoroute 20. La date de l’audience n’est toujours pas fixée.
Avec la collaboration de Rémi Léonard.