28 mars 2019 - 14:20
Pas de peines consécutives pour de Leto
Par: Olivier Dénommée
Trente-quatre mois après son arrestation, Guiseppe de Leto connaît maintenant son sort. Photothèque | Le Courrier ©

Trente-quatre mois après son arrestation, Guiseppe de Leto connaît maintenant son sort. Photothèque | Le Courrier ©

Moins d’une semaine après avoir reçu son verdict de culpabilité à quatre accusations de meurtres et complots, Guiseppe de Leto connaît déjà sa peine : il devra passer le reste de ses jours en prison sans pouvoir faire de demande de libération conditionnelle avant 25 ans.

La semaine dernière, la Couronne, représentée par Me Marie-Claude Morin, n’avait pas encore pris position sur la possibilité de demander des peines consécutives plutôt que concurrentes, ce qui aurait eu pour effet d’étirer l’attente à 50 ans avant que de Leto puisse faire une première demande de liberté conditionnelle. Une proposition de peine a finalement été déposée mardi matin, conjointement par Me Morin et Me Marc Labelle, le procureur de la défense : des peines de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour les meurtres et des peines de 13 ans de prison pour les complots, toutes subies de façon concurrente. Les avocats ont aussi demandé de considérer à temps et demi les 34 mois qu’a passés l’accusé en prison avant de recevoir son verdict sur les chefs de complot, ce qui veut dire qu’il lui resterait une durée de 8 ans et 9 mois à purger pour ces crimes particuliers.

Le juge André Vincent a finalement entériné cette suggestion. Concrètement, cela veut dire que Guiseppe de Leto pourrait faire une demande de libération conditionnelle dès 2041. De Leto devra aussi fournir un « prélèvement d’une substance biologique », probablement un échantillon de salive, et n’aura plus jamais le droit de posséder une arme.

Rappel des faits

Guiseppe de Leto a été arrêté en compagnie de Francis Yergeau le 18 mai 2016. Ils étaient tous deux accusés, dans le cadre de leur procès respectif, des meurtres de Martin Bélair, copropriétaire du Cabaret Flamingo, un bar de danseuses nues de Saint-Hyacinthe, et de Nancy Beaulieu, la gérante de l’établissement, le 6 janvier 2015. Les victimes, qui formaient un couple depuis un certain temps, ont été attirées dans la cimenterie Groupe MBM, où travaillaient les complices, et ont été tuées par balles à l’aide d’une arme achetée quelques jours plus tôt en Ontario avant d’être mises dans des draps et abandonnées à Mascouche dans la boîte du camion de M. Bélair, recouvertes de neige. Les accusés étaient des clients fidèles du Flamingo et étaient des amis proches des victimes.
Francis Yergeau a subi son propre procès cet automne et a été reconnu coupable de deux chefs de meurtre au premier degré, mais sa sentence n’est pas encore connue : la Couronne tente de convaincre le juge de lui imposer les peines de prison à vie de façon consécutive. Les parties doivent se revoir au palais de justice de Saint-Hyacinthe à la fin avril pour présenter leurs arguments sur la question.

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