« La Ville de Saint-Hyacinthe se voit de plus en plus dans l’obligation de réguler certains comportements qui deviennent malheureusement des nuisances pour des considérations environnementales. On l’a fait pour la protection des bandes riveraines et l’utilisation de l’eau potable en juillet. De plus en plus, la question d’utilisation de pesticides sur des terrains privés pour des raisons esthétiques devient une préoccupation très importante auprès de la population », affirme le conseiller municipal David Bousquet.
Les élus ont adopté le règlement qui interdit l’utilisation des pesticides sur le territoire de la Ville de Saint-Hyacinthe. Le règlement ne présente pas de liste de pesticides, mais englobe plutôt les pesticides au sens large, en excluant les pesticides à faible impact et l’azadirachtine qui, eux, seront encore permis. Les producteurs agricoles, les commerces horticoles, l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec et les golfs pourront continuer à épandre des pesticides sur leurs terrains.
Dans le cas où un propriétaire veut enrayer des plantes constituant un danger et dans les cas d’infestation, il pourrait soumettre une demande visant à obtenir un permis temporaire.
Que ce soit pour un pesticide à faible impact autorisé ou un pesticide nécessitant un permis, l’entrepreneur ou l’utilisateur devra placer sur la propriété des affiches lisibles mentionnant différentes informations sur le pesticide en question. Le pictogramme annonçant l’utilisation de pesticides sur les affiches sera jaune pour ceux à faible impact et rouge pour tous les autres pesticides.
Le maire assure qu’une campagne d’information et de sensibilisation sera déployée dans les prochains mois.
« Les pesticides comportent des risques pour l’humain et l’environnement. Leur utilisation actuelle pour des raisons esthétiques pour la pelouse et l’aménagement horticole est d’ailleurs remise en question. En adoptant un règlement sur l’utilisation des pesticides, la Ville de Saint-Hyacinthe se joint aux 156 municipalités ayant déjà adopté une réglementation similaire », conclut le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard.
Au printemps 2022, le parti politique Saint-Hyacinthe unie avait déposé une pétition de 225 signatures demandant au conseil municipal d’intensifier ses actions environnementales. L’une des actions exigées était de mettre en place un encadrement de l’utilisation des pesticides.
Le maire soutient que la volonté d’adopter un règlement sur les pesticides est partagée par le conseil depuis son élection à l’automne 2021. Des rumeurs circulaient disant que le gouvernement provincial voulait légiférer à ce sujet, mais les démarches tardaient. Le conseil municipal avait donc mandaté le comité consultatif de développement durable pour élaborer un règlement. Le gouvernement a finalement rendu disponible un code de gestion des pesticides à la fin de l’automne 2023.
Tout contrevenant pourrait être exposé à des amendes variant entre 200 $ et 500 $ pour une première offense et entre 500 $ et 2000 $ en cas de récidive. Les amendes pour les entreprises varieront entre 500 $ et 1000 $ pour une première infraction, mais entre 1000 $ et 2000 $ en cas de récidive. Si l’infraction est commise par une entreprise ayant pour mandat d’asperger un terrain d’autrui, l’amende sera doublée. Si plus d’un pesticide est identifié lors d’une même infraction, l’amende pourrait être plus élevée.
