« Oui, effectivement, nous avons remarqué récemment un intérêt croissant pour les poules urbaines de la part de certains citoyens. Cependant, ce sera au conseil municipal de se repencher éventuellement sur cette question, car c’est le genre de projet qui se doit d’être encadré et balisé de la bonne manière », explique Brigitte Massé, directrice des communications à la Ville de Saint-Hyacinthe.
Pourtant, ce n’est pas faute de municipalités environnantes acceptant les poules pondeuses près de Saint-Hyacinthe, à commencer par Drummondville, une des pionnières en la matière. S’ajoutent à celle-ci Sorel-Tracy, Chambly, Carignan, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Bruno et Saint-Jean-sur-Richelieu. Dans la plupart des cas, la possession d’environ trois poules pondeuses est permise.
« L’engouement est incroyable cette année pour les poules pondeuses, lance Amélie Lafrance, copropriétaire des Moulées Bellifrance, à Saint-Hyacinthe. Habituellement, nous vendons entre 800 et 900 poules pondeuses adultes entre les mois d’avril et juin environ. Cette année, dès la fin avril, nous n’en avions plus aucune! Nous aurions pu vendre facilement 1200 poules si cela avait été possible, mais nos fournisseurs n’en ont plus. Nous ne pouvons pas recommander des poules comme ça si elles ne sont pas encore nées! »
Devant cette ruée vers les poules pondeuses, plusieurs clients habituels des Moulées Bellifrance n’ont même pas pu acheter les poules qu’ils acquièrent année après année, tellement les nouveaux clients se sont fait sentir dès le début d’avril. « Nous avons encore au moins une dizaine de demandes à propos des poules chaque jour. Les gens ont plus de temps libres pour initier l’installation d’un petit poulailler et veulent profiter de produits frais chez soi, d’où l’engouement », ajoute Mme Lafrance.
À noter que la Municipalité de Saint-Louis-de-Richelieu a commencé un processus de modification du règlement d’urbanisme en ce sens, lors de la séance de mai, afin de permettre bientôt la possession de quelques poules pondeuses à l’intérieur de son noyau villageois.
« Vous savez, il faut penser au-delà de la période estivale lorsque nous souhaitons des poules urbaines, car rendus à l’automne, ces dernières sont toujours là et bien des gens ont tendance à abandonner à ce moment-là. Il y a des normes à respecter et c’est une pratique qui doit être encadrée tout de même. Plusieurs projets pilotes ont lieu dans diverses villes et nous suivons ce dossier de près », conclut Brigitte Massé.