Nombreux sont ceux qui ne comprennent pas la logique derrière la démolition de l’Hôtel des Seigneurs et de son centre de congrès et derrièrel’investissement anticipé de 80 M$ dans de nouvelles installations à proximité.
Plusieurs crient à la dépense inutile et au gaspillage de fonds publics.
Ceux-là souhaiteraient que l’on consacre plutôt des sommes considérables, mais bien en deçà de 80 M$, dans la rénovation de l’hôtel et du centre de congrès qui ont fait nos beaux jours. Cette logique pourrait avoir du sens si l’ancien hôtel et son centre de congrès n’étaient pas rendus à ce point désuets et surtout si l’endroit n’était pas hanté à jamais par l’accréditation syndicale des anciens travailleurs.
Même si l’Hôtel des Seigneurs est fermé et sera bientôt démoli, le pic des démolisseurs ne pourra réduire en poussière les prétentions syndicales sur le site. L’accréditation pourrait demeurer collée au site ad vitam æternam, limitant toute possibilité de réouverture d’un nouveau complexe hôtelier sans l’accord du syndicat.
Aussi inusité, voire ridicule que cela puisse paraître, le simple fait de bâtir un nouvel hôtel et un centre de congrès à 500 pieds de ceux qu’ils remplacent, sur un terrain voisin, rendrait toute prétention ou droit de regard syndical caducs, libérant le promoteur de toutes obligations envers les anciens travailleurs. C’est tout un avantage. Se libérer du sabot de Denver syndical, c’est d’ailleurs l’un des buts recherchés par le projet actuel. Sans l’ombre d’un doute, on favorisera le recours à la sous-traitance et aux fournisseurs privés pour tous les futurs services hôteliers et de congrès.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’un promoteur rouvre un commerce à proximité d’un autre commerce identique paralysé par un conflit de travail. On a vu un procédé semblable dans le secteur Douville il y a quelques années, au IGA de la famille Picard.
L’ouverture du IGA de la famille Jodoin dans la cour arrière de l’ancienne épicerie s’était réalisée à la barbe des employés en lock-out du IGA Picard. Le même spectacle attend maintenant les anciens employés de l’Hôtel des Seigneurs. Ils auront tout perdu en fin de compte. Perdu leur travail et notre sympathie à leur cause.