Le titre de l’album, Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent, est à l’image d’une artiste militante et féministe qui n’a pas la langue dans sa poche. En entrevue, elle assure n’avoir fait « aucun compromis » quant à la direction de cet opus paru le 7 avril. « J’ai fait l’album que je voulais. Pour me décrire, on pourrait dire que je fais de la “chanson” stoner-rock-blues-fusion », lance-t-elle à la blague, ce qui se traduirait par un son lourd baignant quelque part entre le folk et le blues, avec la voix au premier plan. Malgré le titre engagé, Samuele assure que son album ne l’est pas, ou du moins pas entièrement. « Une ou deux chansons le sont, mais le reste est plus intime. Ce n’est pas un manifeste féministe à 100 %. » L’album démarre tout de même sur le poème en spoken word « Égalité de papier », présenté presque systématiquement en spectacle pour dénoncer la place de la femme dans une société encore patriarcale. D’autres titres, comme « La sortie » et « La révolte », écorcheront volontiers les travers de notre société.
Le meilleur des deux mondes
La scène est le terrain de jeu de Samuele, et ça se voit : elle en profite pour éduquer son public sur des enjeux souvent incompris de la société, dont la transphobie. « J’ai de la facilité à en parler, et la plupart des spectateurs ont envie d’en apprendre plus. » Se considérant privilégiée d’avoir une telle tribune, elle admet avoir « le meilleur des deux mondes » lorsqu’elle peut faire de la musique avec une telle proximité et éduquer les gens en même temps.
Elle conserve d’ailleurs de bons souvenirs du Zaricot, où elle avait déjà joué en première partie des Hôtesses d’Hilaire. Cette fois, elle y retourne le samedi 29 avril dès 20 h pour son propre spectacle, accompagnée pour l’occasion de trois complices et musiciens.