1 juin 2023 - 07:00
Nouvelle urgence, même nombre de civières
Pas un problème, selon le ministre de la Santé
Par: Martin Bourassa
Le rédacteur en chef et éditorialiste du COURRIER, Martin Bourassa, a eu la chance d’échanger avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors de son passage à Saint-Hyacinthe pour la visite de la nouvelle urgence. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le rédacteur en chef et éditorialiste du COURRIER, Martin Bourassa, a eu la chance d’échanger avec le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors de son passage à Saint-Hyacinthe pour la visite de la nouvelle urgence. Photo François Larivière | Le Courrier ©

En planification et/ou en chantier pendant pratiquement 10 ans, la nouvelle urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe est cinq fois plus vaste que l’ancienne qu’elle remplace, mais ne compte pas une civière de plus que les 26 qu’elle affiche au permis depuis nombre d’années déjà.

Dans une entrevue exclusive accordée au COURRIER, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est défendu d’avoir raté une belle occasion de rehausser au passage la desserte médicale de la grande région de Saint-Hyacinthe.

Il est d’avis que la capacité actuelle de l’urgence répond encore adéquatement à la demande. « Le nombre de civières fait encore le travail et, dans l’immédiat, je ne vois pas la nécessité d’en ajouter. Il faut plutôt revoir et améliorer les processus à l’interne pour raccourcir la durée de séjour à l’urgence. Il y a encore des gains d’efficacité à faire et c’est là-dessus qu’il faut travailler. »

Le ministre considère qu’on pourra juger l’impact des nouvelles installations en analysant des indicateurs comme le taux d’occupation, les délais de prises en charge et d’attente sur civière. « Depuis la pandémie, il y a déjà eu des gains appréciables à Saint-Hyacinthe, la situation s’est améliorée. Nous allons continuer de suivre la situation de près », assure celui qui mise sur une amélioration à long terme de tous les indicateurs du tableau de bord.

Le matin de sa visite, lundi, le taux d’occupation à l’urgence maskoutaine affichait 108 % et 15 patients attendaient de voir un médecin. Trois malades reposaient sur une civière depuis plus de 24 heures et aucun depuis plus de 48 h.

« Pour que l’urgence fonctionne, a noté le ministre, il faut des protocoles efficaces et aussi s’assurer que les gens qui se rendent à l’urgence s’y dirigent pour de bonnes raisons. Ça prend une vision globale de l’organisation des soins sur un territoire et ne pas regarder uniquement ce qui se passe à l’urgence. »

C’est ici que son projet de loi 15 sur la refonte de la gouvernance, l’encadrement et l’amélioration de l’efficacité du système de santé prend tout son sens, insiste Christian Dubé. « Assurer une meilleure reddition de comptes entre les centres de santé et la communauté se fera en augmentant les interactions entre les élus et les gestionnaires. Les élus, que ce soit des maires, des conseillers ou même un député, sont les mieux placés pour savoir ce qui ne fonctionne pas sur le terrain au niveau de l’organisation et de l’accessibilité aux soins. »

Quand on fait remarquer au ministre que les gens se soucient bien davantage d’avoir accès à un médecin de famille que de la gouvernance du réseau de la santé, il ne s’offusque pas. Il concède que son projet de loi ne règle pas tout, mais qu’il est nécessaire. En ce qui concerne les médecins de famille, le ministre reconnaît qu’il y a encore du travail à faire, mais que là aussi, les indicateurs prennent du mieux. Chiffres à l’appui, il rappelle que 600 000 patients supplémentaires ont été pris en charge par un groupe de médecine familiale depuis mars 2022, mais qu’il en reste autant qui attendent leur tour.

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