Bientôt, avant d’entrer au resto, on va vous demander si vous avez visité une ferme au cours des 14 derniers jours. Rien à déclarer? Passez une excellente soirée sur notre terrasse.
Je rigole, mais au fond, le passeport ne m’émeut pas. C’est un outil que je vais utiliser sans paranoïa. Vous avez peur d’être surveillés? À moins de n’avoir jamais rempli de rapport d’impôts, de toujours travailler sous la table, n’avoir aucune carte de crédit, ne jamais parler à Siri ni utiliser un GPS, d’avoir un téléphone à carte, une pagette et/ou un pigeon pour vos communications, mais SURTOUT n’avoir jamais écrit un mot sur Facebook… je vois pas très bien ce que ça va changer dans votre vie.
Vos données personnelles? J’ai des amis profs avec un compte Desjardins et un dossier Équifax qui pourraient vous en parler longtemps. Bien sûr, vous devez rester méfiants en tout temps, surtout du gouvernement. Ce nouvel outil est imparfait, mais il est perfectible. Et il y a plus de bon que de mauvais dans cette histoire.
Justement, dans la liste des activités ESSENTIELLES toujours accessibles sans vilain passeport, il y a les musées et les bibliothèques. J’insiste sur les bibliothèques, des lieux magnifiques remplis de choses merveilleuses : des livres d’histoire. On peut y lire que notre survie et notre évolution comme espèce sont faites d’essais et d’erreurs. Que nous avons perfectionné nos outils et nos connaissances jusqu’à éradiquer des maladies mortelles. Que malgré l’opposition, la science et la raison ont triomphé et les vaccins furent l’une des plus grandes réalisations du XXe siècle.
Ce n’est pas un complot. C’est un virus. Point. Le passeport est un outil, comme le masque ou le vaccin, et nous les perfectionnerons jusqu’à la victoire.