18 mai 2017 - 00:00
Olymel à Saint-Simon
Passer à l’histoire
Par: Martin Bourassa

Le géant de la transformation alimentaire Olymel et le syndicat de son usine de Saint-Simon vont passer à l’histoire. Ils ont réglé ce qui s’inscrit comme l’un des plus longs conflits dans l’histoire des relations de travail au Canada, dixit la CSN. Sortez le champagne, ça presse!


Entre l’origine du conflit en avril 2007 et son règlement la semaine dernière, il se sera écoulé 10 longues et interminables années. Est-ce que les seuls délais judiciaires expliquent tout? Ce serait étonnant, même si Olymel mentionne qu’elle a toujours exercé de bonne foi les recours qui étaient à sa disposition pour faire valoir ses droits.

Espérons seulement que cette bonne foi a toujours été au rendez-vous des deux côtés de la table à toutes les étapes de la négociation puisqu’une vingtaine de syndiqués sur les quelque 400 touchés par ce conflit n’y auront pas survécu. Et on ne parle pas de ceux qui, usés à la corde, ne sont plus tellement en état de travailler. Mais bon, les employés se sont tenus debout et ils ont le droit d’être fiers. 

Moi le premier, je dois reconnaître que je n’étais pas convaincu du bien-fondé de leurs revendications, même si je n’ai jamais eu le moindre doute sur leur détermination. Ils auront réussi à convaincre les sceptiques de mon genre, mais surtout à convaincre le tribunal d’arbitrage que la décision de fermer leur usine était illégale, puis à faire confirmer le tout par la Cour supérieure en juillet 2015. Olymel a finalement jeté l’éponge un mois plus tard. 

En partant de là, une entente de principe aurait dû être signée plus rapidement, mais ce ne fut pas le cas. Il se sera finalement écoulé 20 mois entre la résignation manifestée par Olymel et le règlement conclu au terme d’un blitz de négociation intensif de 24 heures, selon le communiqué de la CSN. 

On nous dira que le fruit n’était sans doute pas mûr, mais n’aurait-il pas été possible d’enfermer les deux parties dans une salle de conférences fermée à double tour bien avant? Certes, l’attente en aura valu la peine du côté syndical, vu cette conclusion. Les employés se partagent près de 9,5 M$ en indemnités diverses. C’est de l’argent qu’ils n’ont pas volé. C’est autant d’argent dont ils n’auraient pas vu la couleur s’ils n’avaient pas fait valoir leurs droits.

Pour la région maskoutaine, les gains sont moins substantiels cependant. Des centaines d’employés et cadres qui travaillaient à Saint-Simon aux belles années de cette usine, nous n’en conserverons qu’une vingtaine dans une usine qui sera convertie en centre de distribution. C’est mieux qu’une usine fermée bien entendu. On se dit la même chose de l’usine Olymel de Saint-Hyacinthe qui subira sensiblement le même sort dans quelques mois. 

C’est quand même une bien mince consolation considérant tout le potentiel de ces différentes installations et celui de la région maskoutaine dans le domaine agroalimentaire.

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