11 janvier 2024 - 03:00
Patrick Norman, pour une dernière fois?
Par: Maxime Prévost Durand
Au cœur de ce qu’il présente comme son « ultime tournée », Patrick Norman pourrait bien monter sur la scène du Centre des arts Juliette-Lassonde pour la dernière fois demain soir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Au cœur de ce qu’il présente comme son « ultime tournée », Patrick Norman pourrait bien monter sur la scène du Centre des arts Juliette-Lassonde pour la dernière fois demain soir. Photo François Larivière | Le Courrier ©

En foulant les planches du Centre des arts Juliette-Lassonde, vendredi soir, Patrick Norman pourrait bien chanter pour la dernière fois à Saint-Hyacinthe. Malgré une popularité toujours aussi grande, comme en témoignera la salle comble devant laquelle il jouera, le chanteur country a prévenu qu’il s’agit de son « ultime tournée ».

L’interprète des indémodables succès « Quand on est en amour » et « La guitare de Jérémie », âgé de 77 ans, franchira après tout le cap des 55 ans de carrière cette année, rappelle-t-il.

« Une tournée, c’est le fun, j’en ai fait je ne sais plus combien dans ma vie et j’ai toujours trouvé ça extraordinaire, mais c’est très énergivore. Rendu à 80 ans, je ne suis pas certain que ça va me tenter de me pencher sur une tournée encore, mentionne Patrick Norman, résigné. Ça ne m’empêchera pas de donner des spectacles aléatoires, mais des tournées en tant que telles… je ne penserais pas. »

Sa passion pour la musique ne l’a pas quitté pour autant, au contraire. Elle est toujours bien présente. Le printemps dernier, il était d’ailleurs remonté sur scène à peine 10 jours après une importante opération au cœur. Les cinq jours pour lesquels il était proscrit de toucher à une guitare, durant sa convalescence, avaient même relevé de la torture, peut-on lire entre les lignes lorsque son épouse, Nathalie Lord, se remémore cet épisode.

« J’ai encore du plaisir et de la fascination face à la musique, lance Patrick Norman avec un sourire sincère. Je suis toujours étonné quand j’arrive à faire sonner un beau son. Ça me fait plaisir, ça me gratifie. »

La pause forcée par la pandémie l’a amené à profiter de la vie à la maison, chose qu’il n’avait jamais vraiment faite depuis le début de sa carrière.

« Avant, j’étais toujours parti. Je revenais quelque temps, mais je repartais tout de suite. [Durant la pandémie], j’ai découvert le bonheur de vivre chez soi », affirme-t-il.

Cette période lui a également fait voir qu’il était peut-être tant de diminuer le nombre de spectacles qu’il donne.

« Je ne veux pas vieillir, je veux vivre longtemps, dit-il en prenant soin de bien souligner la distinction entre les deux. J’ai un peu de difficulté avec la guitare maintenant. Je veux prendre ça plus smooth, mais je n’arrêterai pas d’être heureux pour autant. On va prendre ça comme ça vient. »

Avant de lancer cette tournée – qui devait d’ailleurs débuter en 2020, mais dont le coup d’envoi n’a été donné qu’en 2022 en raison de la pandémie –, Patrick Norman avait lancé l’album Si on y allait qu’il a enregistré à Nashville. Avec des producteurs américains, il a revisité six de ses classiques, en plus d’enregistrer six nouvelles chansons.

« Pour eux, c’était toutes des nouvelles chansons. Ils n’ont aucune idée de qui je suis là-bas. À partir de ma voix et de ma guitare, ils ont créé les arrangements. “Quand on est en amour”, c’est une renaissance. Elle est bright, elle est belle! »

Ses chansons auront également droit au traitement orchestral dans quelques mois alors que sa tournée se conclura avec deux spectacles en compagnie de l’Orchestre symphonique de Montréal, à la Maison symphonique de Montréal.

« Quel cadeau! s’exclame-t-il en parlant de cette expérience à venir. Je suis en train de récolter un jardin inespéré. […] Ça va être quelque chose avec les violons et tous les instruments. Je vais flotter! »

Le spectacle que Patrick Norman donnera à Saint-Hyacinthe vendredi soir sera l’un des derniers de sa tournée. Il ne restera que des arrêts à Granby, le lendemain, et à Québec, en avril, avant ceux à Montréal avec l’OSM en mai.

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