Depuis un peu plus de deux ans, le Maskoutain de 24 ans multiplie les reprises qu’il chante, guitare à la main. Bien de sa génération, il filme ses performances impromptues dans le garage de l’entreprise familiale à l’aide de son cellulaire et les publie sur les réseaux sociaux, où sa voix puissante, enveloppante et chaleureuse résonne de plus en plus fort.
Une vidéo en particulier, celle de sa version de « Either Way » de Chris Stapleton, l’a rendu viral plus tôt cette année. En moins de 24 h, plus d’un million de personnes l’avaient visionnée. Le décompte montre maintenant plus de 4,1 millions de vues. Des artistes comme Alicia Moffet, Matt Lang et le chanteur américain Warren Zeiders ont même vu sa performance et l’ont louangé.
« Depuis cette vidéo, j’ai reçu plein de téléphones, que ce soit de la part d’auteurs, de producteurs ou de maisons de disques », raconte Paul Lemieux, émerveillé par tout ce qui lui arrive, en entrevue avec LE COURRIER.
Pas moins de 11 maisons de disques l’ont contacté, mentionne-t-il. Le chanteur maskoutain a même été invité à se rendre à Toronto pour rencontrer les dirigeants de Universal Canada et visiter les studios d’enregistrement. « J’ai eu un gros coup de cœur avec eux », confie-t-il, en précisant cependant qu’aucun contrat n’a encore été signé avec une maison de disques pour le moment.
L’intérêt que l’industrie de la musique lui démontre lui permet de rêver grand et, surtout, de croire qu’il peut faire carrière avec sa voix.
« Je me suis souvent dit que ce n’était pas une question de “si”, mais de “quand” ça va arriver », affirme-t-il.
Avant que tout explose pour lui dans les derniers mois, ses vidéos rejoignaient déjà un auditoire de plus en plus fidèle et cumulaient des dizaines de milliers de vues.
« Au début de l’année, je me suis dit : j’ai vraiment envie que ça fonctionne, donc je vais mettre tout ce que j’ai là-dedans. Je publiais de six à huit vidéos par jour [sur les réseaux sociaux], indique-t-il. Je le voyais un peu comme des billets de loterie : plus j’en ai, plus j’ai de chances de gagner. »
De Chris Stapleton à Teddy Swims, deux chanteurs auxquels sa voix s’apparente grandement, en passant par Eric Lapointe, Adele et Charlotte Cardin, Paul Lemieux navigue à travers différents styles de musique dans les reprises qu’il fait dans ses vidéos, même s’il reconnaît avoir une affection particulière pour le country.
« J’ai une grosse influence de Chris Stapleton. C’est un artiste que j’adore. Il a un timbre de voix hors du commun et une voix qui est belle à écouter, même si tu n’aimes pas le country. C’est le genre d’artiste que je veux devenir. Je veux que les gens m’écoutent pour ma voix », partage-t-il.
Sa reprise d’une autre chanson du chanteur country américain, intitulée « Cold », lui a aussi valu plus d’un million de vues récemment.
En plus de continuer de faire des reprises sur les réseaux sociaux, Paul Lemieux caresse le rêve d’écrire ses propres chansons en vue de lancer sa carrière musicale.
« Ce serait mon rêve. Je suis bon pour faire des reprises de chansons que je comprends émotionnellement, mais je pense que je serais encore plus capable d’aller chercher ces émotions si je chantais mes propres chansons », soutient-il.
« Initialement, je me disais que ça ne devait pas être si compliqué d’écrire des chansons… Oh que je me trompais! Ça fait deux mois que je fais ça et ce que j’écris dans mon téléphone, c’est tellement pas bon, lance-t-il en riant. Mais c’est à force d’en faire que je vais m’améliorer. »
Des réseaux sociaux à la scène
Les derniers mois ont par ailleurs permis à Paul Lemieux de faire ses premiers pas sur scène. Et pas n’importe comment. Un certain Matt Lang, qui venait de tomber sous le charme de sa voix, a invité le Maskoutain à le rejoindre sur scène lors d’un spectacle au Club Dix30, à Brossard, en avril. C’était la première fois qu’il chantait devant un public dans une salle.
« Matt Lang m’a écrit deux jours avant le show pour que je vienne jouer avec lui à Brossard. Je me disais : voyons dont, mon premier show ne peut pas être sur le stage du Club Dix30! Mais j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis dit : go, ça passe ou ça casse. Il m’a fait monter sur la scène pendant son spectacle et m’a présenté à la foule en disant qu’il avait vu mon cover. J’ai pris ma guitare et j’ai fait un bout de chanson. C’était magistral comme moment », se remémore le sympathique chanteur, le regard brillant.
Depuis, Paul Lemieux multiplie les spectacles un peu partout au Québec, que ce soit dans des bars, des fêtes de quartier ou autres rassemblements auxquels il est invité à jouer. Il saisit chacune des opportunités qui s’offrent à lui.
« C’est fou parce que pour l’instant, avec tout ce qui m’arrive, je n’ai même pas à contacter les gens. Les spectacles que je fais, puis les maisons de disques avec qui j’ai parlé, ce sont tous des gens qui m’ont contacté après avoir vu mes vidéos ou par le bouche-à-oreille. Je me trouve extrêmement chanceux parce qu’habituellement quand tu es un artiste qui commence, c’est toi qui cours après ça. »
À Saint-Hyacinthe, le chanteur a notamment présenté un spectacle à guichets fermés au restaurant Le White Rabbit en juin.
« J’avais 158 billets à vendre et je les ai tous vendus en seulement 15 heures. Une autre date a été ajoutée en octobre et ça a pris trois jours pour que le spectacle affiche complet. J’ai été vraiment surpris qu’autant de gens aient de l’intérêt à venir m’écouter », affirme-t-il avec reconnaissance en indiquant qu’une troisième date a été ajoutée en décembre.
Le public de la région maskoutaine pourra également voir et entendre Paul Lemieux dans le cadre d’une performance gratuite au terrain des loisirs de Saint-Simon le jeudi 14 août, à 18 h 30.
