Dernièrement, des personnalités publiques ont annoncé sur les réseaux sociaux prendre une pause des réseaux sociaux. Quand même bizarre, faire un statut Facebook pour annoncer quitter Facebook. Comme si dans un bar, quelqu’un annonce qu’il va se coucher parce qu’il est fatigué, mais prend le temps de le dire à tout le monde dans la place. Ma grand-mère aurait dit : « Ils se prennent pas pour un 7-UP flat ».
Après tout, c’est pas comme si les réseaux sociaux étaient notre employeur qu’on doit appeler le lundi matin pour dire qu’on file pas ou que le petit a la gastro. Notre avis sur les grandes questions existentielles n’est pas un service essentiel. La légèreté de nos idées ne change rien à la gravité terrestre.
En même temps, je comprends. Parce que sur les z’Internets, c’est rendu tendu rare! Pour un oui, pour un non, c’est l’Inquisition. C’est la cacophonie et personne ne s’accorde. Et même là-dessus, y en aura pour être en désaccord avec moi, pis me le faire savoir en insultes majuscules, sans manières et sans Bescherelle. En quittant les réseaux sociaux, ce n’est pas la conversation que les gens fuient. C’est la confrontation, la méchanceté et la haine. Dans l’exemple du bar, un coup de gueule mal envoyé peut générer un coup de poing bien placé, mais… généralement, on se détend.
Face à face, on voit le sourire en coin, la connivence ou l’empathie à travers la moquerie. On distingue l’ironie, le sarcasme et on finit par rire en se disant : bah, c’est juste une blague, vivre et laisser vivre. Mais frapper sur un clavier sera toujours plus facile que frapper sur une personne et quand « Vivre et laisser vivre » devient une menace de mort, là, ce n’est plus une blague.